Charlie Chaplin… A travers son personnage légendaire de Charlot, il a tout donné au public : les émotions les plus pures, rires et pleurs mélangés, les plus folles, les plus déconcertantes !
Ici c’est lui-même qu’il livre dans une autobiographie riche de surprises et de découvertes sur cet homme dont on croyait tout connaître !
Son enfance à la Dickens dans les faubourgs londoniens, ses débuts parisiens, sa lumineuse carrière mêlée à l’âge d’or d’Hollywood, ses découvertes géniales de mise en scène, ses fabuleuses rencontres : Einstein, Wells, Cocteau, Churchill…
Une vie virevoltante, une confession tendre et vraie où Charlot nous ravit plus que jamais, car ici il joue son plus beau rôle : celui d’un homme fort et fragile qui se dévoile avec la pudeur des grands.
Editions Pocket 1989 – 595 pages
Mon avis : J’ai beaucoup apprécié cette autobiographie car Charlie Chaplin se livre à ses lecteurs avec une certaine sincérité. On ressent à quel point il était courageux malgré une enfance quelque peu difficile, il a toujours été optimiste.
Il a réussi à garder le succès avec ses films muets face au début des films parlant grâce à son talent et à son obstination.
C’est aussi quelqu’un qui a connu pas mal de déceptions en amour jusqu’au jour où il trouve enfin la femme de sa vie.
De plus, l’Amérique finit par lui jeter des bâtons dans les roues soi-disant à cause d’un de ces films, du fait qu’il ne prenne pas la nationalité américaine et aussi parce qu’il n’est pas pour un parti politique plus qu’un autre. Car Charlie Chaplin c’est avant tout quelqu’un qui appréciait l’être humain peu importe de quel parti il est, il s’attache avant tout à la connaissance et à la personnalité d’autrui.
Ainsi, on se rend compte à quel point Chaplin était un être à part entière et qu’il a toujours été plus apprécié que détesté. C’est un homme que l’on découvre au début un peu mélancolique mais qui à la fin vit le bonheur en Suisse avec sa famille dont il profite.
Ce qui m’a plu aussi ce sont toutes ses rencontres avec des personnalités célèbres dont il nous livre ici certaines de ses discussions avec elles. D’ailleurs, sa rencontre avec Cocteau m’a bien fait sourire et celle avec H.G. Wells est très intéressante.
Son autobiographie c’est aussi évidemment l’histoire du cinéma qui nous est contée et de manière passionnante.
Pour conclure, j’ai pris certes un certain temps à lire cette autobiographie de presque six cent pages mais j’ai pris plaisir à en savoir plus sur Charlot et la manière dont c’est écrit ne manque pas d’intérêt, ça a même un côté philosophique avec toujours une petite morale qui pousse à la réflexion.
« La jeunesse toutefois constitue un extraordinaire élément d’optimisme, car elle sent d’instinct que l’adversité n’est que temporaire et qu’une période continue de malchance est tout aussi improbable que le sentier tout droit et étroit de la vertu. Dans un cas comme dans l’autre, il doit bien finir par y avoir un tournant. »
« Dans toute comédie, l’attitude à prendre est extrêmement importante mais il n’est pas toujours facile d’en trouver une. »
« Mon personnage apportait quelque chose de différent, les Américains ne le connaissaient guère, et moi non plus d’ailleurs. Mais, avec mon costume, j’avais l’impression qu’il était une réalité, une créature vivante. A vraie dire, il faisait jaillir en moi toute sorte d’idées folles dont je n’aurai jamais rêvé avant d’être déguisé et maquillé en vagabond. »
« L’erreur de nombreux acteurs qui ont du succès, c’est de vouloir se faire voir et admirer : ça ne fait que détruire les illusions ! »
« Le froid, la faim et la honte née de la pauvreté sont plus susceptibles d’affecter la psychologie. »
« Cela peut paraître prétentieux, mais le burlesque exige une psychologie plus stricte. »
« Des journalistes m’ont demandé comment me viennent les idées de mes films et jusqu’à ce jour, je n’ai jamais pu leur répondre de façon satisfaisante. Au long des années, j’ai découvert que les idées vous viennent quand on éprouve un désir intense d’en trouver ; l’esprit devient ainsi une sorte de tour de guet d’où l’on est à l’affût de tout incident susceptible d’exciter l’imagination : de la musique, un coucher de soleil peuvent donner une image à une idée. »
« L’élimination après l’accumulation, c’est ainsi qu’on peut découvrir ce qu’on veut. »
« Pour moi, les savants et les philosophes sont des romanciers sublimes et qui canalisent leurs passions dans une autre direction. »
« Il y a plus de faits et de détails valables dans les œuvres d’art qu’il y en a dans les livres d’histoires. »
« L’obstination est le chemin de la réussite. »
« Quand un monde de déceptions et d’ennuis s’abat sur vous, si l’on ne s’abandonne pas au désespoir, on se tourne soit vers la philosophie, soit vers l’humour. »
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