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M Train – Patti Smith

En dix-huit « stations », Patti Smith nous entraîne dans un voyage qui traverse le paysage de ses aspirations et de son inspiration, par le prisme des cafés et autres lieux qu’elle a visités dans le monde. De la Casa Azul de Frida Kahlo aux tombes de Genet, Rimbaud, Mishima, elle trace un itinéraire flottant au cœur de ses références et de sa vie. Oscillant entre rêve et réalité, passé et présent, Patti Smith nous propose un livre inclassable, profondément sensible et sincère, illustré par les photographies en noir et blanc qu’elle prend depuis toujours, et qui confirme qu’elle est l’une des artistes actuelles les plus singulières et indépendantes.

Editions Gallimard (Folio) 2018 – 290 pages

Mon avis : A travers ce livre, Patti Smith nous partage son quotidien avec ses habitudes, son rituel au Café ‘Ino, son chez-elle avec ses chats, ses objets qui lui sont chers mais aussi ses souvenirs, ses rêves et son amour pour Fred son défunt mari etc… Elle nous parle également des personnalités qui lui tiennent à cœur comme Frida Kahlo en passant par Rimbaud entre autres, dont elle se lance dans des voyages afin d’être sur leur trace, de faire une photographie d’un petit quelque chose d’eux mais aussi parfois d’écrire sur ce qu’ils lui inspirent. En fait, Patti Smith peut écrire sur son carnet des petites choses sur tout ce qu’elle pense au moment présent que ce soit un objet ou sur une personnalité.
Elle nous fait part aussi des livres qu’elle aime comme parmi d’autres « Chroniques de l’oiseau à ressort » d’Haruki Murakami et de sa série qu’elle regarde « The Killing ». Bref, elle nous partage des instants de manière sincère qui lui donnent ses inspirations et ses aspirations.
Pour conclure, lire « M Train » est un voyage intérieur par les pensées de Patti Smith mais aussi extérieur par les lieux qu’elle a visité ainsi, c’est une lecture très dépaysante et reposante.

« Un pas dans un espace de vie et l’on sent la centralité du travail chez quelqu’un. »

« La tranquillité de l’esprit n’a pas de prix. »

« En toute chose existe un phénomène d’écoulement. Les photographies déversent leur histoire. Les livres déversent leurs mots. Les murs leurs sons. »


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Mot-à-Mots

Je suis né un jour bleu -Daniel Tammet

Comme le héros de Rain Man, Daniel Tammet est un autiste savant, un génie des nombres. Son cerveau lui permet d’effectuer des calculs mentaux faramineux en quelques secondes. Pour lui, les nombres sont des formes et des couleurs.
Il a ainsi mémorisé les 22 514 premières décimales du nombre pi, un exploit qui a nécessité plus de cinq d’énumération en public. Daniel est également un linguiste de génie : il parle sept langues et a appris l’islandais en une semaine.
Bien qu’autiste, il n’est pas coupé du monde : il est capable d’avoir une vie sociale et de raconter ce qui se passe dans sa tête. Les plus éminents neuroscientifiques s’intéressent à son cas.
Daniel écrit avec une simplicité bouleversante son enfance à Londres, dans une famille de neuf enfants. Il raconte ses années d’école, la découverte de sa différence, le soutien aimant de ses parents, la conquête de l’indépendance, la route vers la célébrité.

Editions Les Arènes 2007 – 237 pages

Mon avis : A travers ce récit, Daniel Tammet se livre à nous en nous racontant son enfance jusqu’à aujourd’hui. Ainsi, le lecteur comprend le fonctionnement de son cerveau et aussi ce qu’est vraiment le syndrome d’Asperger avec ses dons et ses difficultés qu’il engendre au quotidien.
Bien qu’il y a des passages sur la perception de Daniel à voir les chiffres qui sont complexes à comprendre, cela reste néanmoins intéressant car il y a tout de même une logique.
Si Danniel Tammet a réussi à prendre son indépendance et à se sentir mieux avec d’autres personnes, c’est grâce à sa famille qui compte quand même plusieurs frères et sœurs, qui l’a toujours soutenu et qui a fait preuve de patience. Son voyage en Lituanie qu’il nous partage lui a également permit de faire d’autres rencontres et « casser » un peu sa routine loin des siens.
A son retour, il fait aussi la connaissance par internet de Neil qui devient alors très vite son compagnon et c’est grâce aussi à ce dernier qu’il connaît l’amour et qu’il progresse toujours.
En lisant son histoire, j’ai été vraiment impressionné par son intelligence et sa concentration mais pas que, car son évolution dans le monde social prouve qu’il faut un certain courage et une certaine maîtrise de soi dans son cas pour contrôler ses angoisses. C’est pourquoi quand il stresse, il compte car les chiffres l’apaise.
Pour conclure, je suis contente d’avoir enfin lu ce livre car bien que j’avais entendu parler de Danniel Tammet auparavant, je voulais en savoir davantage sur le fonctionnement de son cerveau mais aussi sur son évolution au quotidien.

« Quand le stress est trop important et que j’ai du mal à respirer, je ferme les yeux et je compte. Penser à des nombres m’apaise. Les nombres sont mes amis, ils ne sont jamais loin de moi. »

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Kitty la mouette

La femme qui en savait trop – Marie Benedict

« Sa beauté renversante lui a sauvé la vie. Sa remarquable intelligence a changé la nôtre. »
Vienne, 1933. A 19 ans, Hedy Kiesler, séduisante actrice d’origine juive, épouse Friedrich Mandl, un riche marchand d’armes. Conscients de la menace qui vient d’Allemagne, ses parents cherchent, par ce mariage, à la protéger. Malheureusement, Mandl s’avère être un homme violent et opportuniste, qui fraye bientôt avec les nazis. Horrifiée, Hedy parvient à s’enfuir et s’installe aux Etats-Unis, où elle devient Hedy Lamarr, superstar hollywoodienne.
La jeune femme ne peut cependant oublier l’Europe et veut contribuer à sa façon à l’effort de guerre. Celle qui est aussi une scientifique de talent met alors au point un système de codage des transmissions révolutionnaire, utilisé de nos jours pour la téléphonie mobile ou le Wifi.

Editions Presses de la Cité 2020 – 314 pages

Mon avis : Bien que j’avais entendu parler de cette femme, je ne connaissais rien de son vécu. En lisant cette biographie romancée, on peut constater que ça a été une femme remarquable, bien que son physique avantageux et son talent d’actrice, il se cache en fait derrière cette facette : une femme intellectuelle avant tout.
Sa vie avec Friedrich Mandl, qu’elle a épousé avec sentiments au début mais aussi et surtout pour épargner sa famille de leur avenir vu qu’elle a des origines juives, fût au fil du temps un enfer pour Hedy car il s’est vite montré violent et possessif envers elle. En fait, il l’exhibait comme un trophée lors des repas important pour ses affaires. Hedy qui a vite compris le comportement de son mari en a joué et a écouté également des conversations ainsi, elle s’est rendu compte que celui-ci devenait allié à Hitler.
Hedy nous paraît très vite une femme remarquable, touchante et surtout très courageuse. J’étais soulagée quand elle arrive enfin à s’échapper des griffes de Friedrich Mandl.
Une fois arrivée à Hollywood, Hedy est vite prise de remords pour son pays auquel elle n’a rien pu faire alors qu’elle a découvert des choses et c’est ainsi qu’elle et un ami vont mettre en place une invention contre les ennemis…invention qui va être rejetée car on n’accepte rien venant d’une femme surtout quand il s’agit d’une actrice qui en est à l’origine.
Pour conclure, j’ai adoré ce livre qui est très intéressant et le fait que ce soit une biographie romancée rend la lecture davantage addictive, à aucun moment on s’ennuie, bien au contraire. Bref, un gros coup de cœur que je vous encourage à lire.



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Mémoires d’une reine de Corée – Dame Hong

Dame Hong, épouse du prince héritier qui devait devenir le vingt-deuxième roi de la dynastie Yi, commença à rédiger ses Mémoires en 1796, à l’âge de soixante ans, pour l’édification de son propre petit-fils, le roi Sunjo. Elle en a soixante et onze lorsqu’elle les termine. Elle tient la chronique minutieuse de la vie quotidienne à la cour, sous la discipline et l’étiquette rigoureuse de l’époque, en même temps que le journal de ses années de bonheur bientôt éclipsées par des tragédies familiales comme la folie du prince héritier, son époux, qui fut exécuté sur l’ordre de son propre père. Sans doute habituée à devoir maîtriser ses sentiments, elle parle avec une grande retenue, même si l’on sent poindre çà et là la colère, la peine ou l’indignation, dans une prose élégante et d’une rare délicatesse qui n’a pas d’équivalent dans la littérature coréenne.

Editions Philippe Picquier 2016 – 213 pages

Mon avis : Voilà un récit qui nous apprend beaucoup sur la royauté à l’époque en Corée.
Dans le premier chapitre, on est particulièrement plongé dans la jeunesse de la narratrice au sein de sa famille aimante et la difficulté alors qu’elle éprouve lorsqu’elle doit la quitter pour son futur mariage avec le prince héritier.
Dans le second chapitre, c’est la relation entre le prince héritier et son père le roi qui est mise en avant entre autres. On ressent de suite pour le prince héritier une certaine compassion car il est totalement soumis à son père dont ce dernier ne témoigne jamais d’affection paternel envers lui ainsi, c’est ce qui le rendra fou mentalement. De son côté, la narratrice en souffre car elle, est aimée du roi et bien qu’elle écrit tout cela de manière assez distante, on ressent tout de même une certaine émotion qui émane d’elle en voyant son mari perdre la tête et cette triste relation entre ce dernier et son père.
Dans le dernier chapitre, elle nous relate pourquoi elle se devait d’écrire ses mémoires et surtout ce qu’il advient d’elle et de son fils après la mort de son mari. Elle défend ainsi ce dernier et donc témoigne en partie de l’amour qu’elle lui a toujours porté.
Bien évidemment, je vous ai raconté les grandes lignes de ce récit car il met en scène d’autres protagonistes comme les autres enfants de la narratrice, les sœurs du prince héritier et aussi jusqu’à où va la folie de ce dernier etc…
Pour conclure, si dans les premières pages cette lecture peut paraître complexe par le nom des personnages, les coutumes etc… elle devient de plus en plus intéressante et compréhensible au fil des pages et, la plume de l’autrice aide beaucoup car elle est très belle et va à l’essentiel.

Cent ans – Herbjørg Wassmo


Cent ans séparent Herbjørg de son arrière-grand-mère. Cent ans d’histoire, d’amours, de déchirements, durant lesquels quatre générations de femmes se passent le flambeau de la honte familiale. A travers les passions et les luttent silencieuses de ses ancêtres, dans le cœur aride des îles Lofoten, Wassmo reconquiert la douleur des origines. Pour naître à soi-même, enfin.


Editions 10/18 2012 – 600 pages

Mon avis : A travers ce livre, l’autrice nous raconte l’histoire de son arrière-grand-mère, celle de sa grand-mère ainsi que celle de sa mère. On plonge alors avec passion dans cette famille où les femmes font preuve de courage dans une Norvège où le travail peut être rude.
J’ai beaucoup aimé ce récit car on apprend beaucoup sur les conditions de la femme à plusieurs époques mais aussi, sur le milieu du travail sur les îles Lofoten. Certes, la lecture demande une certaine concentration puisqu’on alterne entre la vie de l’arrière-grand-mère et celle de la grand-mère mais, on finit toujours par s’y retrouver.
Malgré certains de leurs agissements qui peuvent peut-être nous déplaire, tous les protagonistes sont attachants par leur force et leur courage. Leur vie nous est si bien dépeinte, qu’il se dégage tout au long des pages une certaine émotion qui nous rend ainsi ce récit très marquant.
Pour conclure, j’ai beaucoup aimé ce livre et malgré qu’il contient six-cent pages, je ne me suis en aucun cas ennuyée.

« Lire n’est jamais inutile. Il ne faut pas se reprocher d’aimer lire, bien qu’un certain équilibre soit nécessaire entre la vie pratique et la vie spirituelle. »

« Mais c’est justement la réalité qui empêche le choix. »

« Il faut réaliser ce qui nous tient à cœur, autrement tout va de travers. »

« On ne devient conscient de la joie de vivre que lorsqu’on ne l’a plus. »

« La joie de vivre, c’est le bonheur. C’est de savoir pourquoi on existe. »


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Marie-Antoinette – Stefan Zweig

Vilipendée par les uns, sanctifiée par les autres, l’ »Autrichienne » Marie-Antoinette est la reine la plus méconnu de l’histoire de France. Il fallut attendre Stefan Zweig, en 1933, pour que la passion cède la vérité.
S’appuyant sur les archives de l’Empire autrichien et sur la correspondance du comte Axel de Fersen, qu’il fut le premier à pouvoir consulter intégralement, Zweig retrace avec sensibilité et rigueur l’évolution de la jeune princesse, trop tôt appelée au trône, que la faiblesse et l’impuissance temporaire de Louis XVI vont précipiter dans un tourbillon de distractions et de fêtes. Dans ce contexte, la sombre affaire du collier, habilement exploitée par ses nombreux ennemis à la cour de France, va inexorablement éloigner Marie-Antoinette de son peuple.

Editions Le Livre de Poche 1999 – 506 pages

Mon avis : Grâce à cette belle biographie, j’ai appris beaucoup sur Marie-Antoinette et sur cette époque de l’Histoire. J’ai ressenti de la compassion pour cette reine qui n’a pas su gouverner la France mais, comment lui en vouloir vu qu’elle a régné bien trop jeune ? son procès est juste horrible, on l’accuse même de choses qu’elle n’a pas commise. Bref, l’histoire de Marie-Antoinette m’a beaucoup touché ainsi que son affinité avec Fersen dont ce dernier sera toujours épris d’elle jusqu’à sa mort.
Stefan Zweig en plus de nous conter la vie de cette dernière va bien plus loin puisque c’est aussi toute une époque de l’Histoire qu’il nous dépeint avec la Révolution entre autres. Et bien que ce livre comporte cinq cents pages, il n’y aucun passage que j’ai trouvé longuet car le récit est toujours passionnant et instructif, il faut juste prendre le temps de le lire afin de mieux s’imprégner de l’époque et du pourquoi du comment.
Pour conclure, une biographie que je vous recommande de lire si vous avez très peu de connaissances sur Marie-Antoinette.

« C’est dans le malheur qu’on sent davantage ce qu’on est. »

« Versailles est construit pour prouver à la France que le roi est tout et le peuple rien. »

« Quand on veut croire ou voir une chose, on la croit ou voit volontiers. »

« Par l’intuition on peut toujours en savoir plus long sur un être que par la connaissance de n’importe quel document. »

Nom auteur en Z

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Mon ami Dahmer – Derf Backderf

Derf Backderf a passé son enfance à Richfield, petite ville de l’Ohio située non loin de Cleveland. Au début des années 1970, il entre au collège, où il fait la connaissance de Jeffrey Dahmer, un enfant solitaire au comportement un peu étrange. Les deux ados se lient d’amitié et font leur scolarité ensemble jusqu’à la fin du lycée. Jeffrey Dahmer deviendra par la suite l’un des pires serial killers de l’histoire des Etats-Unis. Arrêté en 1991, puis condamné à neuf cent cinquante-sept ans de prison pour une série de dix-sept meurtres, Dahmer, surnommé « le cannibale de Milwaukee », finira assassiné dans sa cellule en 1994. Mon ami Dahmer est le récit de la jeunesse de ce tueur.

Editions Ça et Là 2013 – 224 pages


Mon avis : Tout d’abord, je tiens à préciser que je n’avais jamais entendu parler de ce serial-killer, c’est un ami qui m’a offert ce livre.
Ce que j’ai aimé dans ce récit, c’est avant tout le fait qu’il nous offre un point de vue de Jeffrey Dahmer par un ancien camarade de classe donc l’auteur lui-même. Il précise bien que ce roman graphique n’a pas été écrit dans le but de ressentir de la compassion pour Dahmer mais, que durant l’adolescence de ce dernier, il y avait déjà certains signes avant-coureur qui auraient pu alarmer les adultes sur ce qu’il allait devenir.
Jeffrey Dahmer grandit dans un milieu familial compliqué : ses parents divorcent au moment où il commence à ressentir un besoin obsessionnel de tuer. Avant de franchir ce pas, il plonge dans l’alcool aux abords du lycée pour « faire taire » ses pulsions. Beaucoup d’élèves s’en aperçoivent et donc l’auteur aussi mais, Dahmer est un garçon solitaire, étrange certes, mais qui ne cause pas d’ennuis à cette période. D’ailleurs, c’est ce que disent plus tard les professeurs qui l’ont eu pour élève et c’est pour cela qui n’ont pas réagit.
« Mon ami Dahmer » est un roman graphique très intéressant qui en plus de nous conter la jeunesse de ce tueur, nous fait prendre conscience que l’on devrait intervenir quand on ressent un certain mal-être chez un individu, même si ça ne change pas son devenir.

« Dahmer savait pertinemment que ses pulsions sexuelles étaient malsaines et déviantes. Mais il n’avait personne vers qui se tourner. Il était seul avec son cauchemar. « C’était impossible à partager », expliquerait-il par la suite. Cette obsession des cadavres et des viscères hantait Dahmer, mais elle le remplissait aussi de révulsion et d’un sentiment grandissant de panique. »

« Depuis cette nuit-là dans l’Ohio, depuis cette impulsion nocturne, plus rien n’a été pareil. Ca vous marque à vie. Après cet événement, je me disais que j’allais essayer de vivre aussi normalement que possible et d’enterrer tout ça, mais ces choses-là ne restent pas enterrées. » – Jeff Dahmer entretien avec le Dr Kenneth Smail, psychologue – Police du Milwaukee, 26 août 1991.


Lu dans le cadre du challenge Shiny Summer – Menu : Sable chaud / Catégorie : Château de sable.

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Histoire de ma vie – Charles Chaplin

Charlie Chaplin… A travers son personnage légendaire de Charlot, il a tout donné au public : les émotions les plus pures, rires et pleurs mélangés, les plus folles, les plus déconcertantes !
Ici c’est lui-même qu’il livre dans une autobiographie riche de surprises et de découvertes sur cet homme dont on croyait tout connaître !
Son enfance à la Dickens dans les faubourgs londoniens, ses débuts parisiens, sa lumineuse carrière mêlée à l’âge d’or d’Hollywood, ses découvertes géniales de mise en scène, ses fabuleuses rencontres : Einstein, Wells, Cocteau, Churchill…
Une vie virevoltante, une confession tendre et vraie où Charlot nous ravit plus que jamais, car ici il joue son plus beau rôle : celui d’un homme fort et fragile qui se dévoile avec la pudeur des grands.

Editions Pocket 1989 – 595 pages

Mon avis : J’ai beaucoup apprécié cette autobiographie car Charlie Chaplin se livre à ses lecteurs avec une certaine sincérité. On ressent à quel point il était courageux malgré une enfance quelque peu difficile, il a toujours été optimiste.
Il a réussi à garder le succès avec ses films muets face au début des films parlant grâce à son talent et à son obstination.
C’est aussi quelqu’un qui a connu pas mal de déceptions en amour jusqu’au jour où il trouve enfin la femme de sa vie.
De plus, l’Amérique finit par lui jeter des bâtons dans les roues soi-disant à cause d’un de ces films, du fait qu’il ne prenne pas la nationalité américaine et aussi parce qu’il n’est pas pour un parti politique plus qu’un autre. Car Charlie Chaplin c’est avant tout quelqu’un qui appréciait l’être humain peu importe de quel parti il est, il s’attache avant tout à la connaissance et à la personnalité d’autrui.
Ainsi, on se rend compte à quel point Chaplin était un être à part entière et qu’il a toujours été plus apprécié que détesté. C’est un homme que l’on découvre au début un peu mélancolique mais qui à la fin vit le bonheur en Suisse avec sa famille dont il profite.
Ce qui m’a plu aussi ce sont toutes ses rencontres avec des personnalités célèbres dont il nous livre ici certaines de ses discussions avec elles. D’ailleurs, sa rencontre avec Cocteau m’a bien fait sourire et celle avec H.G. Wells est très intéressante.
Son autobiographie c’est aussi évidemment l’histoire du cinéma qui nous est contée et de manière passionnante.
Pour conclure, j’ai pris certes un certain temps à lire cette autobiographie de presque six cent pages mais j’ai pris plaisir à en savoir plus sur Charlot et la manière dont c’est écrit ne manque pas d’intérêt, ça a même un côté philosophique avec toujours une petite morale qui pousse à la réflexion.

« La jeunesse toutefois constitue un extraordinaire élément d’optimisme, car elle sent d’instinct que l’adversité n’est que temporaire et qu’une période continue de malchance est tout aussi improbable que le sentier tout droit et étroit de la vertu. Dans un cas comme dans l’autre, il doit bien finir par y avoir un tournant. »

« Dans toute comédie, l’attitude à prendre est extrêmement importante mais il n’est pas toujours facile d’en trouver une. »

« Mon personnage apportait quelque chose de différent, les Américains ne le connaissaient guère, et moi non plus d’ailleurs. Mais, avec mon costume, j’avais l’impression qu’il était une réalité, une créature vivante. A vraie dire, il faisait jaillir en moi toute sorte d’idées folles dont je n’aurai jamais rêvé avant d’être déguisé et maquillé en vagabond. »

« L’erreur de nombreux acteurs qui ont du succès, c’est de vouloir se faire voir et admirer : ça ne fait que détruire les illusions ! »

« Le froid, la faim et la honte née de la pauvreté sont plus susceptibles d’affecter la psychologie. »

« Cela peut paraître prétentieux, mais le burlesque exige une psychologie plus stricte. »

« Des journalistes m’ont demandé comment me viennent les idées de mes films et jusqu’à ce jour, je n’ai jamais pu leur répondre de façon satisfaisante. Au long des années, j’ai découvert que les idées vous viennent quand on éprouve un désir intense d’en trouver ; l’esprit devient ainsi une sorte de tour de guet d’où l’on est à l’affût de tout incident susceptible d’exciter l’imagination : de la musique, un coucher de soleil peuvent donner une image à une idée. »

« L’élimination après l’accumulation, c’est ainsi qu’on peut découvrir ce qu’on veut. »

« Pour moi, les savants et les philosophes sont des romanciers sublimes et qui canalisent leurs passions dans une autre direction. »

« Il y a plus de faits et de détails valables dans les œuvres d’art qu’il y en a dans les livres d’histoires. »

« L’obstination est le chemin de la réussite. »

« Quand un monde de déceptions et d’ennuis s’abat sur vous, si l’on ne s’abandonne pas au désespoir, on se tourne soit vers la philosophie, soit vers l’humour. »


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Métaphysique des tubes – Amélie Nothomb

Parce qu’elle ne bouge pas et ne pleure pas, se bornant à quelques fonctions essentielles – déglutition, digestion, excrétion -, ses parents l’ont surnommé la Plante. L’intéressée se considère plutôt, à ce stade, comme un tube. Mais ce tube, c’est Dieu.
Le lecteur comprendra vite pourquoi, et apprendra aussi que la vie de Dieu n’est pas éternelle, même au pays du Soleil levant…
Avec cette « autobiographie de zéro à trois ans », Amélie Nothomb nous révèle des aspects ignorés de sa personnalité et de la vie en général, tout en se montrant plus incisive, plus lucide et plus drôle que jamais.

Editions Le Livre de Poche 2009 – 156 pages

Mon avis : Après avoir terminé cette lecture, je me suis rendue compte combien cette autobiographie est essentielle si l’on veut connaître davantage Amélie Nothomb. Aimant cette autrice, j’ai appris beaucoup sur son enfance, j’ignorai que c’est à partir de deux ans et demi seulement qu’elle s’exprime enfin et qu’elle apprend à marcher. La chose qui lui a donné ce déclic et que je ne peux vous révéler, m’a beaucoup attendri.
J’a été aussi touché par la relation entre elle et une des gouvernantes japonaises, à se demander si Amélie n’avait pas plus d’affinité avec elle qu’avec ses parents et d’ailleurs, à son jeune âge, elle s’exprime davantage en japonais qu’en français.
Avec cette autobiographie, Amélie Nothomb dévoile des passages joyeux mais aussi des remises en question durant son enfance. Elle s’avère aussi bien plus intelligente qu’elle n’a voulu le faire paraître.
« Métaphysique des tubes » c’est aussi le Japon qui prime avec sa culture et sa beauté des saisons et des paysages, ce dont Amélie a découvert en premier avant de connaître la Belgique.
Pour conclure, cette courte autobiographie m’a touché mais aussi m’a fait sourire car, comme à son habitude Amélie Nothomb n’hésite pas à jouer de sa plume et à faire certaines métaphores.

Ils en parlent :
Mon coin lecture, Marinette

La main secrète de Louis XIV – Jean-Yves Barzic & Marie-Christine Lacour

Illustre en son temps… mais oublié de nos jours… Toussaint Rose fut pourtant un des témoins de tout premier plan du règne de Louis XIV.
Originaire de Provins, ville pour laquelle il gardera un attachement particulier, il entre au service de Richelieu avant de seconder Mazarin, aux côtés de Colbert dans la lutte contre la Fronde. La reconnaissance du cardinal lui vaut celle du Roi Soleil qui fait de lui son secrétaire « chargé de la plume » : tout le courrier du cabinet du roi passe entre ses mains, avec le privilège de rédiger et signer des lettres du roi. Il en imite à la perfection le style, l’écriture et la griffe : une fonction hypersensible, jalousée, plongeant dans les coulisses du pouvoir : il lui arrivait d’être au courant des affaires du royaume, avant même les ministres ! « Ce bonhomme, dira le Saint Simon, était fin, rusé, adroit et dangereux. Avoir la plume, ajoute-t-il, c’est être faussaire public, et faire par charge ce qui coûterait la vie à tout autre. »
Couvert par le roi d’argent et d’honneurs, il sera fait marquis de Coye, président de la Chambre des Comptes de Paris, et, siégeant à l’Académie française, deviendra l’ami de Racine, Boileau, Molière… et l’adversaire de La Fontaine et de Fontenelle.
« La main secrète de Louis XIV » se veut non seulement le portrait haut en couleurs de l’espion de Mazarin, du familier du Roi Soleil et d’un personnage énigmatique et secret, mais nous révèle également des aspects peu connus des coulisses politiques et culturelles du siècle… Toute une atmosphère restituée avec une verve singulière…

Editions Temporis 2021 – 206 pages

Mon avis : Ce livre n’est pas qu’une simple biographie de Toussaint Rose puisque l’on apprend beaucoup de choses sous le règne de Louis XIV. Il y a certains personnages que j’ai apprécié retrouver comme Mazarin sur lequel j’ai appris davantage sur son influence et ses agissements.
Etant donné aussi que cet ouvrage est divisé en plusieurs chapitres bien distincts dans lesquels Toussaint Rose a toujours un rôle, il est donc question de la Fronde mais aussi de l’importance de l’Académie française entre autres. Ainsi, on apprend beaucoup sur des auteurs tels que Racine, Molière, Boileau et bien d’autres encore. Un chapitre que j’ai vraiment apprécié.
Pour revenir à Toussaint Rose, qui m’était totalement inconnu avant de lire ce livre, je peux retenir que c’était un homme d’une grande importance auquel Louis XIV était attaché et à qui il se fiait pour tous les sujets. Les auteurs ont fait un travail remarquable dans leurs recherches et ont eu la bonne idée de mettre en avant cet homme.
Il y a certains points par contre qui sont un peu plus complexe à comprendre si l’on n’a pas assez de connaissances sur certains sujets, vu que les auteurs effleurent juste certains événements du règne de Louis XIV donc à des moments j’ai trouvé certains passages un peu longuets et je me suis sentie un peu perdue. Cela dit, ce n’est pas non plus un récit barbant pour ce genre de lecture, il va à l’essentiel et reste essentiellement centré sur les rôles qu’a tenu Toussaint Rose.
Pour conclure, c’est un ouvrage intéressant que je conseille aux personnes passionnées de l’époque du règne de Louis XIV.

« On imagine qu’en ces temps de classicisme, la langue française était autrement plus respectée qu’elle ne l’est aujourd’hui. A la Cour, l’emploi d’un terme inapproprié, ou insuffisamment relevé valait à son auteur les plus cruels sarcasmes. »

Un grand merci à Babelio et aux éditions Temporis