
Derf Backderf a passé son enfance à Richfield, petite ville de l’Ohio située non loin de Cleveland. Au début des années 1970, il entre au collège, où il fait la connaissance de Jeffrey Dahmer, un enfant solitaire au comportement un peu étrange. Les deux ados se lient d’amitié et font leur scolarité ensemble jusqu’à la fin du lycée. Jeffrey Dahmer deviendra par la suite l’un des pires serial killers de l’histoire des Etats-Unis. Arrêté en 1991, puis condamné à neuf cent cinquante-sept ans de prison pour une série de dix-sept meurtres, Dahmer, surnommé « le cannibale de Milwaukee », finira assassiné dans sa cellule en 1994. Mon ami Dahmer est le récit de la jeunesse de ce tueur.
Editions Ça et Là 2013 – 224 pages
Mon avis : Tout d’abord, je tiens à préciser que je n’avais jamais entendu parler de ce serial-killer, c’est un ami qui m’a offert ce livre.
Ce que j’ai aimé dans ce récit, c’est avant tout le fait qu’il nous offre un point de vue de Jeffrey Dahmer par un ancien camarade de classe donc l’auteur lui-même. Il précise bien que ce roman graphique n’a pas été écrit dans le but de ressentir de la compassion pour Dahmer mais, que durant l’adolescence de ce dernier, il y avait déjà certains signes avant-coureur qui auraient pu alarmer les adultes sur ce qu’il allait devenir.
Jeffrey Dahmer grandit dans un milieu familial compliqué : ses parents divorcent au moment où il commence à ressentir un besoin obsessionnel de tuer. Avant de franchir ce pas, il plonge dans l’alcool aux abords du lycée pour « faire taire » ses pulsions. Beaucoup d’élèves s’en aperçoivent et donc l’auteur aussi mais, Dahmer est un garçon solitaire, étrange certes, mais qui ne cause pas d’ennuis à cette période. D’ailleurs, c’est ce que disent plus tard les professeurs qui l’ont eu pour élève et c’est pour cela qui n’ont pas réagit.
« Mon ami Dahmer » est un roman graphique très intéressant qui en plus de nous conter la jeunesse de ce tueur, nous fait prendre conscience que l’on devrait intervenir quand on ressent un certain mal-être chez un individu, même si ça ne change pas son devenir.
« Dahmer savait pertinemment que ses pulsions sexuelles étaient malsaines et déviantes. Mais il n’avait personne vers qui se tourner. Il était seul avec son cauchemar. « C’était impossible à partager », expliquerait-il par la suite. Cette obsession des cadavres et des viscères hantait Dahmer, mais elle le remplissait aussi de révulsion et d’un sentiment grandissant de panique. »
« Depuis cette nuit-là dans l’Ohio, depuis cette impulsion nocturne, plus rien n’a été pareil. Ca vous marque à vie. Après cet événement, je me disais que j’allais essayer de vivre aussi normalement que possible et d’enterrer tout ça, mais ces choses-là ne restent pas enterrées. » – Jeff Dahmer entretien avec le Dr Kenneth Smail, psychologue – Police du Milwaukee, 26 août 1991.
Lu dans le cadre du challenge Shiny Summer – Menu : Sable chaud / Catégorie : Château de sable.
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