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Le Lys rouge – Anatole France

Le Lys rouge (1894) raconte la liaison d’une femme du monde, mariée à un homme politique, avec un artiste. Un voyage à Florence (que symbolise le titre) couronne cette union charnelle et mystique. Bientôt, la jalousie s’insinue dans le cœur de l’amant, qui met fin à la liaison. Ce roman, unique en son genre dans l’œuvre, maintenant réhabilitée et revenue à la mode, d’Anatole France, est partiellement autobiographique, parce qu’il est fondé sur la liaison, d’abord passionnée, de l’auteur avec Mme de Caillavet. Il a voulu écrire un roman psychologique et mondain, où les personnages secondaires sont eux-mêmes inspirés du réel (Choulette est Verlaine) ; un roman charnel, sexuel, aussi, où il n’est retenu que par les limites de la bienséance habituelle à l’époque.

Editions Le Livre de Poche 1964 – 378 pages

Mon avis : L’union qui unit Thérèse Martin-Bellème à son mari est davantage un mariage de convenance que d’amour. Ainsi, elle a déjà un amant Robert Le Ménil qu’elle finit par quitter avant de se rendre à Florence où elle va rencontrer Jacques Dechartre.
L’auteur dont la plume est poétique, nous livre ici un récit très juste sur la jalousie qu’engendre un amour fou et impossible et, sur les sentiments charnels et puissants.
Je n’ai porté aucun jugements sur les protagonistes puisque Thérèse m’a paru sincère dans ses relations avec ses amants et, Robert Le Ménil m’a fait un peu de peine, on ressent sa souffrance de ne plus être aimé par cette dernière. Quant à Jacques Dechartre, bien qu’il va finir malheureux, j’ai eu moins de peine pour lui. Ceci étant dit, je me suis souvent interrogée sur le ressenti du mari de Thérèse car, bien que l’on devine qu’il se doute des ses « aventures », à aucun moments, on nous laisse percevoir ce qu’il a sur le cœur. Est-ce parce qu’il prête plus d’importance à la politique qu’à elle ? je pense que cela doit être la raison.
Pour conclure, même si certains passages sur la politique m’ont un peu ennuyé, j’ai passé un très bon moment de lecture grâce à la plume de l’auteur qui est magnifique et si juste que j’ai été transportée dans cette histoire passionnante et pleine de charme.

« Une action ne prouve rien. C’est la masse des actions, leurs poids, leur somme qui fait la valeur d’un être humain. »

« Mais l’amour doit être un plaisir, et si je n’y trouve pas la satisfaction de ce que vous appelez mes caprices, et de ce qui est mon désir, ma vie, mon amour même, je n’en veux plus, j’aime mieux vivre seule. »

« On est heureux ou misérable d’une idée ; on vit, on meurt d’une idée. »

« C’est le passé, l’obscur passé qui détermine nos passions. Toutes créature humaine est un être différent en chacun de ceux qui la regardent. »

Villette – Charlotte Brontë

Lucy Snowe, une jeune Anglaise qui se destine à l’enseignement, embarque un jour pour la sombre Villette, capitale du royaume de Labassecour. Sans connaître un mot de français, elle échoue dans un pensionnat de jeunes filles tenu par l’étrange Mrs Beck, qui l’engage comme institutrice.
Plongée dans cet univers inconnu, en butte aux colères de M. Paul, le professeur d’arithmétique, Lucy peine à trouver sa place. Déracinée, mais rebelle et orgueilleuse, elle fait l’amère expérience de la solitude. Quand ressurgit dans sa vie le séduisant Graham Bretton, symbole de bonheurs enfuis, l’espoir semble enfin luire. Mais la voilà déjà en proie à une passion aussi neuve qu’inattendue : l’inavouable attrait qu’exerce sur elle M. Paul, homme plus sensible qu’elle ne croyait, qui a si déceler ses qualités…
Le rêve de Charlotte Brontë était d’ouvrir une école avec ses sœurs. C’est dans ce but qu’elle s’était exilée à Bruxelles, pour y enseigner l’anglais en échange d’une formation. Expérience à la fois exaltante et désespérante, que l’aînée des Brontë transposera dans ce roman tourmenté, publié deux ans après sa mort.

Editions Archipoche 2013 – 600 pages

Mon avis : Ce livre a beau être un pavé puisqu’il comporte un peu plus de sept cents pages, je ne lui ai jamais trouvé de longueur.
« Villette » est un roman très passionnant dont la psychologie des personnages nous est très bien dépeinte ainsi que l’époque avec ses religions.
L’héroïne Lucy Snowe est une femme libre dont elle donne l’impression que rien ne l’atteint mais, son rapprochement avec M. Paul nous dévoile petit à petit une toute autre femme.
Ce que j’ai beaucoup apprécié dans ce roman c’est que la narratrice, Lucy Snowe, s’adresse directement à nous lecteurs ainsi, c’est comme si elle nous racontait son passé et se confiait d’une certaine manière à nous.
L’écriture de Charlotte Brontë bien qu’elle soit parfois caustique, elle est néanmoins très belle et nous met toute de suite dans l’ambiance et nous interroge aussi sur certaines choses essentielles de la vie. A travers Lucy Snowe, elle nous fait plus apprécié certains personnages que d’autres, n’hésitant pas à donner son point de vue sur des faits et gestes sur tel ou tel protagoniste.
Ainsi, M. Paul que j’avais du mal à cerner au début m’a paru au fil des pages, être une personne vraiment respectable et généreux, cela est expliqué par le fait qu’on découvre une autre facette de lui au fur et à mesure qu’il se rapproche de Lucy.
Pour conclure, j’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman et la plume de l’autrice est vraiment superbe. Bref, c’est un véritable coup de cœur que je ne suis pas prête d’oublier.

« Il est des gens devant lesquels nous reculons instinctivement, que nous éviterions très volontiers si la raison ne nous obligeait à reconnaître que ce sont de très braves gens et il en est d’autres, par contre, dont les défauts son évidents et que nous aimons fréquenter, comme si vivre dans leur ambiance nous faisait du bien. »

« Il est des caractères humains, caressants, pleins de vie et joyeux, dans l’ambiance sympathique desquels il fait bon vivre quand on souffre de dépression – tout comme il est bon de se baigner dans la chaleur de midi lorsqu’on est affaibli physiquement. »

« Il convient de temps en temps de regarder les choses en face – de vérifier la comptabilité de sa vie et de régler ses comptes. »

Ils en parlent :
Maven Litterae, Keisha

L’écume des jours – Boris Vian

Quatrième de couverture : L’écume des jours : ce titre léger et lumineux annonce une histoire d’amour drôle ou grinçante, tendre ou grave, fascinante et inoubliable, composée par un écrivain de vingt-six ans. C’est un conte de l’époque du jazz et de la science-fiction, à la fois comique et poignant, heureux et tragique, merveilleux et fantastique, féerique et déchirant. Dans cette œuvre d’une modernité insolente, l’une des plus célèbres du XXe siècle et livre-culte depuis plus de trente ans, Duke Ellington croise le dessin animé, Sartre devient une marionnette burlesque, la mort prend la forme d’un nénuphar, le cauchemar va jusqu’au bout du désespoir. Mais seules deux choses demeurent éternelles et triomphantes : le bonheur ineffable de l’amour absolu et la musique des Noirs américains.

Editions Le Livre de Poche 2002 – 315 pages


Mon avis : Cela faisait un moment que je voulais lire cette œuvre mais que je repoussais toujours sa lecture de peur de ne pas accrocher au style de l’auteur. Que dire maintenant que je l’ai lu ? et bien, je dois avouer que même si au début j’ai eu un peu de mal avec le côté surréaliste et loufoque de l’histoire, je me suis mise à apprécier de plus en plus la plume de l’auteur et ses jeux de mots.
L’intrigue est quant à elle triste et drôle à la fois avec des personnages que j’ai trouvé attachant.
Après, je pense que c’est un livre qu’il faut certainement lire plusieurs fois pour bien comprendre tous les aspects.
Pour conclure, bien que j’ai aimé ce roman, il m’est difficile d’en écrire un avis puisque c’est une œuvre que l’on apprécie ou pas et qu’il peut être compliqué à comprendre à des moments. Bref, il demande une certaine concentration du lecteur pour bien tout assimiler.

« Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le bonheur de tous les hommes, c’est celui de chacun. »

« On se rappelle beaucoup mieux les bons moments, alors à quoi servent les mauvais ? »

On en parle aussi chez :
Marinette

Le Joueur – Fiodor Dostoïevski

Le jeu brûle tout. Il est la passion. Il est le rêve.
L’enfer et la démesure. Le révélateur des abîmes de l’âme et l’ignoble concentré de la comédie bourgeoise. Il est l’argent!
Autour de ses tapis, le général déchu se fait l’esclave du marquis et attend le décès de la richissime Baboulinka, sa tante. Hypothèques… Héritages…
Intrigues… Corruption morale sur fond de bonnes manières. Qui donc résistera à ce tourbillon de folie?
Dans ce désordre furieux, Alexis succombe à son tour au cancer du jeu. Le jeune précepteur veut séduire l’intraitable Pauline, belle-fille de son employeur. Il est pauvre et doit devenir riche. Il veut surprendre et se tuerait pour ça.
Sur Roulettenbourg, ville d’eau paisible, souffle le vent du gâchis. Une tempête frénétique emportant les derniers fétus d’une vieille Europe en lambeaux…

Editions Le Livre de Poche 1972 – 218 pages

Mon avis : J’appréhendais la lecture d’un livre de cet auteur et au final « Le Joueur » s’avère être abordable.
L’histoire se déroule principalement à Roulettenbourg, ville imaginée par l’auteur où s’y trouve un casino. Le narrateur Alexis loge dans un hôtel en compagnie de son général, de Pauline, d’un anglais et d’un français entre autres.
Avec ce roman, l’auteur montre comment l’homme est faible envers l’argent alors qu’il suffirait d’une force de caractère pour ne plus jouer. Qu’il est aussi près à tout, quitte à blesser ceux qu’il aime.
L’amour est également addictif ici, on le voit avec Alexis dans ses sentiments pour Pauline, il serait près à être son esclave alors qu’elle est plutôt médisante avec lui et pourtant…
La beauté de ce roman aussi, c’est la plume de l’auteur, elle est de toute beauté et puis, les personnages nous sont moralement très bien dépeint avec leurs bons et mauvais côtés.
Il m’est un peu difficile de parler de ce classique de la littérature russe car il y a beaucoup de choses que l’on peut dire sur ce qu’il s’en dégage du point de vue des moralités et je pense, que chacun doit en tirer sa propre conclusion.
Pour conclure, si vous souhaitez découvrir cet auteur, je vous conseille ce titre car il reste facile à lire et à assimiler. Bref, pour ma part, je suis heureuse d’avoir lu ce livre qui je pense, va me marquer longtemps.

« Il est intéressant et comique d’observer tout ce que peuvent exprimer les yeux d’un être pudique et maladivement chaste lorsqu’il est touché par l’amour, et juste au moment où il rentrerait sous terre plutôt que de laisser d’un regard ou d’un mot percer l’aveu. »

« Oui, il arrive que l’idée la plus folle, la plus invraisemblable s’affirmer dans votre esprit avec une force telle que vous en arrivez à la croire réalisable… »


On en parle aussi sur :
Pativore

Croc-Blanc – Jack London

Lu dans le cadre d’une lecture commune avec Le Duo Livresque

Croc-Blanc est un jeune louveteau, quelque peu croisé de chien, qui s’éveille à la connaissance du monde dans le Grand Nord américain. Tout autour de lui le danger se dresse. C’est pour lui à chaque pas la lutte pour la vie.
La plus belle et la plus redoutable aventure survient pour Croc-Blanc le jour où il fait la connaissance de l’Homme. De ce jour, il se verra entouré de la haine universelle, il aura contre lui les chiens et les hommes, sans plus pouvoir hurler avec les loups, ses congénères.
Le combat de Croc-Blanc vaincu par la douceur restera l’un des drames les plus émouvants du sauvage Extrême Nord.

Editions Le Livre de Poche 1972 – 222 pages

Mon avis : Quel incroyable talent d’écriture a eu Jack London en écrivant ce livre ! Car c’est un exercice difficile que de faire son héros un chien-loup.
On ressent la crainte, l’émotion de Croc-Blanc. J’avais l’impression d’être à ses côtés et d’être ainsi témoin de la maltraitance qu’il a subi de la part des hommes . J’ai ressenti beaucoup d’empathie pour lui.
Nombreuses, sont les fois aussi où j’ai failli verser une larme en découvrant ce qu’il devait endurer. La haine que j’ai eu pour ces hommes cruels envers Croc-Blanc est indescriptible.
Ce roman est vraiment très émouvant, il faut vraiment s’accrocher tant il prend aux tripes. Les mots manquent pour décrire tout ce que j’ai ressenti émotionnellement au fil des pages.
C’est incontestablement un chef-d’œuvre de l’auteur que je ne suis pas prête d’oublier.

Ils en parlent :
Marinette, Le jardin de Natiora, Killing79

La Lettre écarlate – Nathaniel Hawthorne

La Lettre écarlate, c’est la marque au fer rouge qui désigne la femme adultère dans l’Amérique au puritanisme obsessionnel de l’époque coloniale. Trois personnages : Hester qui vit avec une dignité admirable sa faute et sa solitude. Arthur Dimmesdale, le jeune pasteur dont les élans mystiques soulèvent à Boston l’enthousiasme des fidèles mais qui, ensorcelé par Hester, ne parvient ni à dominer ni à vivre sa sensualité. Chillingworth, le mari, qui pendant des années tourmentera en silence le pasteur jusqu’à la folie et à la mort.

Editions Gallimard 1977 – 384 pages

Mon avis : Voilà un classique que je voulais découvrir depuis un petit moment, c’est donc chose faite. Maintenant, contrairement à beaucoup de lecteurs, je suis plutôt mitigée sur cette lecture. Autant, j’ai apprécié Hester qui est une femme courageuse ; le pasteur qui lui m’a ému à la fin ; quant à Pearl, fille d’Hester, je l’ai trouvé un peu « dure » avec sa mère quelque fois : est-ce l’innocence de son jeune âge ? je ne saurai dire. Et Chillingworth, bien qu’il tient un rôle important dans l’histoire, je n’ai pas bien réussi à à le cerner et peut-être, ne sachant peu de choses à son sujet, il reste mystérieux.
Bien que j’ai aimé l’intrigue qui m’a tout de même donné l’envie d’aller jusqu’à la fin, j’ai trouvé néanmoins des passages longuets et la plume de l’auteur ne m’a pas tant charmé que ça pourtant, en général, j’aime retrouver la beauté de l’écriture des auteurs classiques.
Je me dis peut-être qu’il faut choisir un moment propice pour lire ce roman afin que la magie opère mieux, car il faut dire que c’est un livre dont il faut prendre le temps de lire puisque chaque passages sont essentiels pour comprendre l’histoire.
Bref, je ne m’attarde pas sur mon avis au sujet de ce roman puisque j’ai dû mal à expliquer pourquoi à des moments, je me suis ennuyée et je n’ai pas envie de « dénigrer » ce classique.

« Rien, à part le regard longuement attendu d’une femme, n’est plus doux que ces marques de préférence enfantine spontanément accordées comme par un instinct spirituel. »

« Les hommes de mérite ont toujours tendance à se rabaisser. »

« Quand il y a une intelligence et un cœur, les maux physiques sont toujours plus ou moins marqués par les caractéristiques de l’une et de l’autre. »

« Le menteur voit tout l’univers devenir mensonge, se réduire à néant dans sa main. »

« Celle qui a été femme et a cessé de l’être peut, d’un moment à l’autre, le redevenir pourvu qu’elle soit touchée par le pouvoir magique capable d’entraîner cette transfiguration. »

« L’avenir est encore plein d’expériences à tenter ! de succès ! Il y a du bonheur à ressentir du bien à faire. »

« Ne regardons pas en arrière, dit Hester, le passé est parti ! Pourquoi nous attarderions-nous à le rappeler ?  »

Ils en parlent :
1001 classiques, Maven Litterae

Miss Mackenzie – Anthony Trollope

Nous sommes dans l’Angleterre victorienne, Margaret Mackenzie, une vieille fille de trente-cinq ans, fait tout à coup un bel héritage. Bientôt les prétendants se pressent… Désemparée, elle hésite entre son cousin John Ball, veuf et père d’une nombreuse famille ; Samuel Rubb, l’associé de son frère, quelque peu filou ; et le révérend Maguire, qui aurait été si beau sans son œil défectueux.
La situation se complique lorsque l’héritage est remis en cause… Il va falloir à Miss Mackenzie beaucoup de sang-froid pour sonder son cœur et éviter les pièges qu’on lui tend.

Editions Le Livre de Poche 2010 – 510 pages

Mon avis : Dès les premières pages j’ai été séduite par la plume de l’auteur : j’ai beaucoup aimé le fait qu’il s’adresse à ses lecteurs, qu’il donne son opinion sur une situation, qu’il nous éclaire sur un contexte bref, comme si d’une certaine manière il prenait du recul sur ce qu’il a écrit.
Quant à l’intrigue, j’ai accroché de suite et puis on apprend à découvrir les personnages avec leurs défauts et leurs qualités au fur et à mesure ainsi, on ne peut porter de jugements sur eux qu’au fil des pages. Bien entendu, Miss Mackenzie m’a paru très vite être une femme généreuse, qui pense à ses proches avant elle et donc, on ne peut qu’espérer qu’elle fasse le bon choix parmi ses soupirants afin qu’elle soit heureuse car elle le mérite. C’est une femme d’une grande bonté à laquelle je me suis vite attachée.
L’époque victorienne est aussi très bien dépeinte dans ce roman avec ses mœurs, ses soirées, l’importance de son image envers les autres…
Pour conclure, je voulais absolument découvrir cet auteur et je suis contente d’avoir commencé par ce livre là pour le découvrir puisque cette lecture est un énorme coup de cœur et qui me donne donc envie de lire ses autres livres. D’ailleurs, si vous avez des titres à me conseiller de lui, je suis preneuse.

« Il y a des femmes, de rang très haut mais de fortune très basse, dotées à tel point de cette grâce spécifique à l’aristocratie qu’elles montrent à chaque mot, à chaque pas, à chaque port de tête qu’elles sont parmi les grands de ce monde et que l’argent n’a rien à voir avec cela. »

« Aucune femme ne devrait se marier si elle ne se sent pas capable d’aimer son mari. »

« Tout ce que l’on entend dire des gens est dit derrière leur dos. »

« Deux personnes qui se voient souvent, à l’exclusion de toute autre société, en viennent à se confier leurs pensées, même si aucune affection ne les unit. »

« Même quand la vigueur d’un homme ou d’une femme est totalement écrasée, annihilée par la fatigue ou par la tyrannie, il existe toujours un stimulant qui la restaure momentanément, une joie ou une torture spécifique qui produit un éphémère retour d’énergie. »

« Il ne faut pas offrir des choses aux gens qui n’ont pas les moyens de se les acheter parce qu’ils savent bien ce que cela signifie. »


Ils en parlent :
Charlotte Parlotte, Maven Litterae

Les dangers de l’inconduite – Honoré de Balzac

Pour les beaux yeux de son amant, Anastasie de Restaud, non contente d’être infidèle, a mis en gage une parure de diamants d’une valeur inestimable. Le comte de Restaud, accablé de chagrin, est prêt à tout pour récupérer le bijou et l’usurier Gobseck entend bien profiter de sa faiblesse…
Sous couvert d’inculquer de bons principes en donnant cette triste histoire en exemple, Balzac peint l’étonnant portrait d’un homme d’argent.

Editions Gallimard 2006 – 128 pages

Mon avis : Le narrateur, membre de la famille de la Vicomtesse de Grandlieu et de sa fille Camille, leur conte l’histoire de la famille de Restaud et de l’usurier Gobseck car Camille, serait éprise d’Ernest, fils du comte de de Restaud dont pour sa mère il n’est pas question que celle-ci se marie avec lui car il n’est pas assez noble.
Ainsi, à travers ce récit qui se déroule en 1829, Balzac dénonce la soumission à l’argent avec tout ce qu’il engendre et aussi, le mariage de convenance entre noblesse déchue et riche bourgeoisie.
De plus, en décrivant le portrait de l’usurier Gobseck, l’auteur critique l’avarice.
Pour conclure, cette nouvelle d’une centaine de pages se lit d’une traite et est écrite d’un style assez contemporain, ce qui peut au début étonner le lecteur mais, en rien elle n’est dénuée de charme et, comme toujours avec Balzac, il y a une bonne petite morale !

« Un honnête homme doit garder partout sa dignité. La fortune ne vaut pas une lâcheté. »

« Il suffit quelquefois d’une contredanse, d’un air chanté au piano, d’une partie de campagne, pour décider un effroyable malheur… »

« Il y a parfois entre deux ennemis la même lucidité de raison, la même puissance de vue intellectuelle qu’entre deux amants qui lisent dans l’âme l’un de l’autre. »

« Et toujours la fortune est le mobile des intrigues qui s’élaborent, des plans qui se forment, des trames qui s’ourdissent ! »

Les aventures d’Olivier Twist – Charles Dickens

Un angélique orphelin échappe aux sévices que les institutions charitables de l’Angleterre victorienne réservent aux enfants abandonnés pour tomber dans les plus fangeux cloaques des bas-fonds londoniens. L’apprentissage précoce du vice et du crime y est de règle pour échapper à la misère et à la faim. On n’oubliera guère, après les avoir croisés, ni l’abominable Bumble ni le ténébreux Fagin, cette saisissante préfiguration des gibiers de bagne qui hanteront Les Misérables de Victor Hugo.
Créations de l’imaginaire ? Ombres portées des terreurs et des cauchemars de l’enfance ? Peut-être. Toujours est-il que les contemporains y virent le reflet de la réalité.

Editions Le Livre de Poche 2005 – 736 pages

Mon avis : Bien que je connaissais déjà l’histoire d’Olivier Twist, j’ai été contente de la redécouvrir en plus en texte intégral, car il y a longtemps j’avais lu une version abrégée.
Tout au long des aventures de ce petit orphelin, j’ai été bouleversé par tout ce qu’il endurait et en plus il affronte toujours ses mésaventures avec force et courage.
Le plus triste étant que quand il rencontre des gens sympathiques et aimables avec lui auquel il s’attache, il y a souvent des personnages malfaisants qui le retrouvent. Du coup, je me suis dis sans cesse quand est-ce qu’il va enfin être tranquille et vivre le bonheur qu’il mérite, car Olivier est un petit garçon attendrissant qui donne son amour à quiconque lui veut du bien. Ainsi, je me suis beaucoup attachée à lui au point où j’avais l’impression d’être à ses côtés dans ses moments de joie comme dans ses malheurs. Il faut dire que la plume de Charles Dickens y est pour beaucoup puisqu’il nous dépeint les traits de caractères et les émotions des protagonistes avec beaucoup de justesse et, même les méchants y sont bien décrits : on ne peut donc que les haïr.
« Les aventures d’Olivier Twist » est un grand roman dans lequel même s’il est quelque peu difficile à entrer dans l’histoire dans les premières pages, on finit par accélérer le rythme de sa lecture quand on approche de plus en plus de la fin.
Pour conclure, c’est un classique à lire tant par son histoire que par l’ambiance qui en émane puisque l’époque et le décor sont bien décrits également.


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Le dernier jour d’un condamné – Victor Hugo

« Adieu l’espoir, adieu les roses, adieu la nature et le vent ; tout cela n’est plus à moi. Et Marie, ma pauvre petite fille ! Qui t’aimera désormais ? Mon cœur saigne toute ma rage … »
Qui parle ? Un homme semblable à tous les autres, dans l’attente de la mort. Dehors, dans la lumière pâle du petit matin, la guillotine projette son ombre sur le pavé. Dans quelques heures, cet homme sera exécuté. Son crime ? Il n’en dit rien. Le temps presse. Sur le papier qui lui reste, il jette encore ses terreurs et ses angoisses, se souvient du bonheur enfui … Qu’espère-t-il ? Conserver la force de se tenir debout.
« Que ce que j’écris ici puisse être un jour utile à d’autres, que cela arrête le juge prêt à juger, que cela sauve des malheureux, innocents ou coupables, de l’agonie à laquelle je suis condamné … »

Editions Librio 2003 – 97 pages

Mon avis : Quel récit poignant ! Malgré que l’on connaît ni le nom, ni le crime de cet homme condamné à mort, tous ses états d’âme nous sont dépeints. Le pire, c’est le décompte des jours et des heures précédents sa mort, ainsi on ne peut que comprendre la souffrance qu’endure cet homme.
Aussi, vers la fin de ce récit, un passage avec sa fille m’a carrément bouleversé tellement cela est émouvant et terrible pour ce père qui va mourir.
A savoir que Victor Hugo a vu plusieurs fois des guillotines et s’est toujours indigné sur ce que la société faisait de sang-froid. D’ailleurs, c’est au lendemain d’une exécution qu’il a écrit « Le dernier jour d’un condamné. » C’est pour cela que ce récit est si juste et se définit aussi comme une plaidoirie.
Pour conclure, cela faisait un moment que je repoussais la lecture de ce classique sans savoir pourquoi et là, je ne regrette pas de l’avoir enfin lu. Je pense qu’il faut quand même choisir le bon moment pour le découvrir car malgré qu’il soit court, il est assez bouleversant. Bref, un livre marquant dont je ne suis pas prête d’oublier !

« On n’est pas méchant pour le plaisir de l’être. »

« C’est une chose insupportable que le poids de tant de regards appuyés sur vous. »