
Le Lys rouge (1894) raconte la liaison d’une femme du monde, mariée à un homme politique, avec un artiste. Un voyage à Florence (que symbolise le titre) couronne cette union charnelle et mystique. Bientôt, la jalousie s’insinue dans le cœur de l’amant, qui met fin à la liaison. Ce roman, unique en son genre dans l’œuvre, maintenant réhabilitée et revenue à la mode, d’Anatole France, est partiellement autobiographique, parce qu’il est fondé sur la liaison, d’abord passionnée, de l’auteur avec Mme de Caillavet. Il a voulu écrire un roman psychologique et mondain, où les personnages secondaires sont eux-mêmes inspirés du réel (Choulette est Verlaine) ; un roman charnel, sexuel, aussi, où il n’est retenu que par les limites de la bienséance habituelle à l’époque.
Editions Le Livre de Poche 1964 – 378 pages
Mon avis : L’union qui unit Thérèse Martin-Bellème à son mari est davantage un mariage de convenance que d’amour. Ainsi, elle a déjà un amant Robert Le Ménil qu’elle finit par quitter avant de se rendre à Florence où elle va rencontrer Jacques Dechartre.
L’auteur dont la plume est poétique, nous livre ici un récit très juste sur la jalousie qu’engendre un amour fou et impossible et, sur les sentiments charnels et puissants.
Je n’ai porté aucun jugements sur les protagonistes puisque Thérèse m’a paru sincère dans ses relations avec ses amants et, Robert Le Ménil m’a fait un peu de peine, on ressent sa souffrance de ne plus être aimé par cette dernière. Quant à Jacques Dechartre, bien qu’il va finir malheureux, j’ai eu moins de peine pour lui. Ceci étant dit, je me suis souvent interrogée sur le ressenti du mari de Thérèse car, bien que l’on devine qu’il se doute des ses « aventures », à aucun moments, on nous laisse percevoir ce qu’il a sur le cœur. Est-ce parce qu’il prête plus d’importance à la politique qu’à elle ? je pense que cela doit être la raison.
Pour conclure, même si certains passages sur la politique m’ont un peu ennuyé, j’ai passé un très bon moment de lecture grâce à la plume de l’auteur qui est magnifique et si juste que j’ai été transportée dans cette histoire passionnante et pleine de charme.
« Une action ne prouve rien. C’est la masse des actions, leurs poids, leur somme qui fait la valeur d’un être humain. »
« Mais l’amour doit être un plaisir, et si je n’y trouve pas la satisfaction de ce que vous appelez mes caprices, et de ce qui est mon désir, ma vie, mon amour même, je n’en veux plus, j’aime mieux vivre seule. »
« On est heureux ou misérable d’une idée ; on vit, on meurt d’une idée. »
« C’est le passé, l’obscur passé qui détermine nos passions. Toutes créature humaine est un être différent en chacun de ceux qui la regardent. »