Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer

La déclaration – Robert Massart

Lu dans le cadre de Masse Critique sur Babelio que je remercie.

Comment se débarrasser d’une inspectrice des impôts qui vous harcèle ? C’est la question que se pose un honorable enseignant qui a mis naïvement le pied dans un dédale administratif.
Envisager un meurtre n’est jamais évident pour un paisible quidam.
Heureusement, une femme de ménage et son amant cubain, un vendeur de supermarché, un sans-abri et quelques autres vont lui prêter main-forte.
Mais nul n’est jamais ce qu’on l’imagine être…

Editions M.E.O 2022 – 181 pages

Mon avis : Voilà un petit roman très distrayant qui ne manque pas d’humour avec des personnages attachants et étonnants que l’on apprécie de suite.
Nous suivons ainsi notre narrateur Sylvain Brunard dans un conflit avec le fisc auquel il doit une somme importante. C’est alors qu’il en parle à sa femme de ménage dont celle-ci lui dit que son mari pourrait lui venir en aide afin que son inspectrice des impôts arrête de le harceler. A côté de cela, d’autres faits se produisent et Sylvain se met en tête que tout est relié avec son affaire de fisc.
A travers le narrateur, l’auteur dénonce les difficultés de communication que l’on rencontre avec l’administration que ce soit par mails que par téléphone mais aussi, le harcèlement par courrier que l’on reçoit. Tout ceci est écrit avec un humour assez caustique et de manière fluide. Ainsi donc, on ne s’ennuie à aucun moments et plusieurs passages font même sourire.
Pour conclure, ce roman est une très belle découverte que j’ai lu d’une traite dont la plume de l’auteur est simple et efficace, et l’on ressent bien la pointe d’humour belge.

tous les livres sur Babelio.com

Les Catilinaires – Amélie Nothomb

La solitude à deux, tel était le rêve d’Émile et de Juliette. Une maison au fond des bois pour y finir leurs jours, l’un près de l’autre. Étrangement, cette parfaite thébaïde comportait un voisin. Un nommé Palamède Bernardin, qui d’abord est venu se présenter, puis a pris l’habitude de s’incruster chez eux chaque après-midi, de quatre à six heures. Sans dire un mot, ou presque. Et cette présence absurde va peu à peu devenir plus dérangeante pour le couple que toutes les foules du monde…
C’est une comédie très noire, d’une lucidité tour à tour drôle et dévastatrice, que nous offre ici la romancière d’Hygiène de l’assassin, révélation littéraire de 1992.

Editions Le Livre de Poche 2008 – 160 pages

Mon avis : Comme pour la plupart des romans de cette autrice, ils se lisent d’une traite et celui-ci en fait partie. J’ai adoré le couple que forment Juliette et Emile, on ressent une très belle complicité entre eux et le fait aussi qu’Emile soit le narrateur cela a pour effet qu’il se confie à nous, qu’il nous raconte sa relation avec sa femme mais aussi, ses sentiments à l’égard de leur voisin Palamède Bernardin.
Effectivement monsieur Bernardin m’a paru très étrange au début, je ne comprenais pas pourquoi il allait importuner Emile et Juliette chez eux si en plus, il ne parle pas, il ne s’affirme qu’en répondant par « oui » et par « non ». Vient le jour, où Emile et Juliette rencontre Bernadette, la femme de Palamède qui va quelque peu changer le regard de Juliette sur ce couple étrange.
Amélie Nothomb a réussi à m’embarquer avec brio dans cette comédie noire où les descriptions ironiques sur les protagonistes ne manquent pas, enfin surtout celles concernant le physique de Bernadette.
En plus de sourire à l’intrigue, il y a aussi une belle moralité dans le dénouement et, la psychologie des personnages nous est très bien dépeinte.
Pour conclure, un petit Nothomb qui m’a encore fait passer un très bon moment de lecture tout en détente.

« Affronter un bavard est une épreuve, certes. Mais que faire de celui qui vous envahit pour vous imposer son mutisme ? »

« La décence nous contraint de comparer notre vie à celle des autres. »

« On ne manque de rien quand on n’aime rien. »



Ils en parlent :
Mon coin lecture, Entre les pages

Métaphysique des tubes – Amélie Nothomb

Parce qu’elle ne bouge pas et ne pleure pas, se bornant à quelques fonctions essentielles – déglutition, digestion, excrétion -, ses parents l’ont surnommé la Plante. L’intéressée se considère plutôt, à ce stade, comme un tube. Mais ce tube, c’est Dieu.
Le lecteur comprendra vite pourquoi, et apprendra aussi que la vie de Dieu n’est pas éternelle, même au pays du Soleil levant…
Avec cette « autobiographie de zéro à trois ans », Amélie Nothomb nous révèle des aspects ignorés de sa personnalité et de la vie en général, tout en se montrant plus incisive, plus lucide et plus drôle que jamais.

Editions Le Livre de Poche 2009 – 156 pages

Mon avis : Après avoir terminé cette lecture, je me suis rendue compte combien cette autobiographie est essentielle si l’on veut connaître davantage Amélie Nothomb. Aimant cette autrice, j’ai appris beaucoup sur son enfance, j’ignorai que c’est à partir de deux ans et demi seulement qu’elle s’exprime enfin et qu’elle apprend à marcher. La chose qui lui a donné ce déclic et que je ne peux vous révéler, m’a beaucoup attendri.
J’a été aussi touché par la relation entre elle et une des gouvernantes japonaises, à se demander si Amélie n’avait pas plus d’affinité avec elle qu’avec ses parents et d’ailleurs, à son jeune âge, elle s’exprime davantage en japonais qu’en français.
Avec cette autobiographie, Amélie Nothomb dévoile des passages joyeux mais aussi des remises en question durant son enfance. Elle s’avère aussi bien plus intelligente qu’elle n’a voulu le faire paraître.
« Métaphysique des tubes » c’est aussi le Japon qui prime avec sa culture et sa beauté des saisons et des paysages, ce dont Amélie a découvert en premier avant de connaître la Belgique.
Pour conclure, cette courte autobiographie m’a touché mais aussi m’a fait sourire car, comme à son habitude Amélie Nothomb n’hésite pas à jouer de sa plume et à faire certaines métaphores.

Ils en parlent :
Mon coin lecture, Marinette

Frappe-toi le cœur – Amélie Nothomb

L’histoire est celle de Diane, une jeune fille supérieurement intelligente, sensible et généreuse, mais traitée avec dureté par Marie, sa mère, qui lui voue, depuis le jour de sa naissance, une jalousie proche de la haine.
À travers l’histoire de Diane, c’est à une exploration de la maternité, et plus encore de la relation mère-fille, qu’Amélie Nothomb nous convie. Dans Frappe-toi le cœur, les pères sont des hommes faibles, effacés, qui laissent toute latitude à leurs épouses. Lesquelles se révèlent des mères cruelles, envahissantes, destructrices. Des monstres.

Editions Le Livre de Poche 2019 – 156 pages

Mon avis : Amélie Nothomb est une autrice que j’aime lire de temps en temps. Certains de ces livres m’ont plu mais sans plus, d’autres comme celui-ci, m’ont conquise.
Marie est une jeune fille qui s’est toujours aimée et adore jouer de son charme que pour engendrer des regards envieux sur elle. Sa vie de jeunesse s’arrête à ses dix-neuf ans quand elle épouse Olivier, elle devient alors maman à ses vingt ans de Diane, suivent ensuite Nicolas et Célia. Bien qu’elle soit une mère très distante envers Diane, elle aimera Nicolas mais en plus Célia qu’elle inondera d’amour et qui aura alors des conséquences sur cette dernière.
Dans ce roman, l’histoire est centrée sur Diane, cette fille studieuse, lucide et intelligente qui a toujours manqué d’amour maternel. Bien que celle-ci a toujours voulu trouver des excuses sur le comportement de sa mère envers elle, elle découvrira une autre « facette » de cette dernière à la naissance de Célia qui la détruira.
Pour combler ce manque, Diane s’acharne aux études de médecine, travaille à l’hôpital bref : elle dort et mange peu. Quand elle rencontre Olivia, elle est fascinée par cette femme de l’âge de sa mère et lui propose en plus de ses heures de travail, de l’aider pour qu’elle obtienne le titre de professeur. Un jour, elle rencontre Mariel, la fille d’Olivia, âgée de douze ans à travers laquelle elle se retrouve et ainsi, elle perçoit Olivia d’une autre manière. Hélas, elle ne se trompe pas ! Serait-elle pire mère que la sienne ?
J’ai beaucoup aimé le sujet abordé dans ce roman. Il fait prendre conscience sur ce que peut engendrer la jalousie mais aussi, l’impact de l’indifférence à l’égard de son enfant. Je me suis donc très vite attachée à Diane, elle pense et agit de manière réfléchie. C’est une personne qui ne manque pas d’amour à donner et est l’opposé de sa mère car, très jeune elle a compris qu’elle ne voulait pas être comme elle.
Pour conclure, j’ai beaucoup aimé ce roman dont la psychologie des personnages nous est très bien dépeinte et dont la plume de l’autrice est bien rythmée. Bref, un petit roman touchant qui se lit d’une traite et dont, je ne suis pas prête d’oublier.

« Quand Marie voyait les filles la regarder avec cette envie douloureuse, elle jouissait de leur supplice au point d’en avoir la bouche sèche. »

« – …. Quant à la cardiologie, je vous préviens : ma motivation va vous paraître idiote.
– Allez-y
– C’est une phrase d’Alfred de Musset qui m’a impressionnée : « Frappe-toi le cœur, c’est là qu’est le génie. » »

Ils en parlent :
Entre les pages, Mes échappées livresques

Acide sulfurique – Amélie Nothomb

Concentration : la dernière-née des émissions télévisées. On enlève des gens, on recrute des kapos, on filme… Tout de suite, le plus haut score de téléspectateurs, l’audimat absolu qui se nourrit autant de la cruauté filmée que de l’horreur dénoncée.
Étudiante à la beauté stupéfiante, Pannonique est devenue CKZ 114 dans le camp de concentration télévisé. Les premiers sévices étant la perte de son nom, partant de son identité. Zdena, chômeuse devenue la kapo Zdena, découvre en Pannonique son double inversé et se met à l’aimer éperdument. Le bien et le mal en couple fatal, la victime et le bourreau, la belle et la bête aussi. Quand les organisateurs du jeu, pour stimuler encore l’audience, décident de faire voter le public pour désigner les prisonniers à abattre, un tollé médiatique s’élève mais personne ne s’abstient de voter et Pannonique joue sa vie…

Editions Le Livre de Poche 2007 – 213 pages

Mon avis : Même si ce roman est assez loin d’être mon préféré d’Amélie Nothomb, je dois reconnaître que c’est néanmoins une très bonne satire de la téléréalité. Ainsi, elle démontre à quel point sont nombreux les spectateurs qui regardent ce genre d’émissions sans intérêt et leur impact sur l’audience et donc, sur leur durée d’existence.
Amélie Nothomb aborde également par cette fiction comment était le traitement dans les camps de concentration durant la Seconde Guerre Mondiale.
Ainsi, nous suivons divers protagonistes détenus dans ce jeu nommé « Concentration » où une jeune fille qui n’a pas froid aux yeux va vite devenir l’héroïne, celle-ci se nomme Pannonique. Cette dernière est la seule à qui je me suis plus ou moins attachée dans cette histoire. En fait, il m’a manqué un petit quelque chose pour que je ressente les émotions ou de la compassion envers les personnages. Aussi, j’ai eu dû mal à m’imprégner le décor et l’horreur qu’ils subissent.
Malgré cela, l’intrigue est originale et bien pensée et surtout, ça se lit vite tant on est tout de même pris dans l’histoire et que les chapitres sont courts. L’écriture également de l’autrice y est pour beaucoup.
Pour conclure, « Acide sulfurique » est tout de même un petit roman qui a le mérite d’être lu et qu’il faut découvrir si l’on apprécie Amélie Nothomb car ça sort de l’ordinaire comme souvent avec cette autrice.

« Tout être qui connaît un enfer durable ou passager peut, pour l’affronter, recouvrir à la technique mentale la plus gratifiante qui soit : se raconter une histoire. »

« La guerre révèle la nature profonde des êtres. »

« L’ultime responsabilité revient à celui qui accepte de voir un spectacle aussi facile à refuser. »

« Si tu parles, tu meurs ; si tu ne parles pas, tu meurs. Alors parles et meurs. »

« Il n’est jamais trop tard pour cesser d’être un monstre. »

« Ne baisse pas les bras : tu risquerais de le faire une heure avant le miracle. »

« Le mépris, c’est aussi de croire connaître ce que les autres ont d’inconnaissables. »

Ils en parlent :
Mot-à-Mots, Killing79, Le Capharnaüm éclairé