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Rêves de liberté – Kim Soyeon

Quand sa famille commence à parler mariage, Myeong-hye, treize ans, demande à partir étudier à Séoul. Grâce au soutien de son frère, elle obtient l’autorisation de quitter les siens. Très vite, et faisant face aux conventions sociales, elle devient volontaire dans un hôpital pour femmes. Car elle n’a plus qu’un rêve : devenir médecin. Mais le chemin est bien long…


Editions Chan-ok 2010 – 187 pages (dès 11 ans)

Mon avis : Avant de vous parler de ce roman, je tiens à vous présenter brièvement cette collection qu’est Matins Calmes des éditions Chan-ok que je viens donc de découvrir. Celle-ci est une exploration de la littérature jeunesse coréenne qui met en avant l’histoire, le patrimoine et la société en Corée.
Dans « Rêves de liberté » nous suivons alors Myeong-hye issue de famille noble coréenne qui rêve d’étudier à Séoul malgré que ses parents s’y opposent mais grâce à sa détermination et à son frère, elle parviendra à réaliser son rêve et même bien plus qu’elle ne l’espérait.
A travers son parcours, on apprend davantage sur la condition de la femme en Corée mais aussi, sur la colonisation japonaise à Séoul et les conséquences infligées sur les coréens.
De son côté, le frère de notre héroïne, est bien résolu à participer de son mieux pour qu’enfin la Corée retrouve son indépendance et c’est ainsi que le 1er mars 1919, il participe à une grande manifestation qui va se solder par plusieurs morts, blessés et nombreuses arrestations aussi.
Pour conclure, ce petit roman est vraiment très intéressant car en plus d’avoir une héroïne très attachante, il nous permet d’avoir un peu plus de connaissances sur la société coréenne et de ce fait, il peut plaire aussi bien aux jeunes lecteurs qu’aux adultes.


Mémoires d’une reine de Corée – Dame Hong

Dame Hong, épouse du prince héritier qui devait devenir le vingt-deuxième roi de la dynastie Yi, commença à rédiger ses Mémoires en 1796, à l’âge de soixante ans, pour l’édification de son propre petit-fils, le roi Sunjo. Elle en a soixante et onze lorsqu’elle les termine. Elle tient la chronique minutieuse de la vie quotidienne à la cour, sous la discipline et l’étiquette rigoureuse de l’époque, en même temps que le journal de ses années de bonheur bientôt éclipsées par des tragédies familiales comme la folie du prince héritier, son époux, qui fut exécuté sur l’ordre de son propre père. Sans doute habituée à devoir maîtriser ses sentiments, elle parle avec une grande retenue, même si l’on sent poindre çà et là la colère, la peine ou l’indignation, dans une prose élégante et d’une rare délicatesse qui n’a pas d’équivalent dans la littérature coréenne.

Editions Philippe Picquier 2016 – 213 pages

Mon avis : Voilà un récit qui nous apprend beaucoup sur la royauté à l’époque en Corée.
Dans le premier chapitre, on est particulièrement plongé dans la jeunesse de la narratrice au sein de sa famille aimante et la difficulté alors qu’elle éprouve lorsqu’elle doit la quitter pour son futur mariage avec le prince héritier.
Dans le second chapitre, c’est la relation entre le prince héritier et son père le roi qui est mise en avant entre autres. On ressent de suite pour le prince héritier une certaine compassion car il est totalement soumis à son père dont ce dernier ne témoigne jamais d’affection paternel envers lui ainsi, c’est ce qui le rendra fou mentalement. De son côté, la narratrice en souffre car elle, est aimée du roi et bien qu’elle écrit tout cela de manière assez distante, on ressent tout de même une certaine émotion qui émane d’elle en voyant son mari perdre la tête et cette triste relation entre ce dernier et son père.
Dans le dernier chapitre, elle nous relate pourquoi elle se devait d’écrire ses mémoires et surtout ce qu’il advient d’elle et de son fils après la mort de son mari. Elle défend ainsi ce dernier et donc témoigne en partie de l’amour qu’elle lui a toujours porté.
Bien évidemment, je vous ai raconté les grandes lignes de ce récit car il met en scène d’autres protagonistes comme les autres enfants de la narratrice, les sœurs du prince héritier et aussi jusqu’à où va la folie de ce dernier etc…
Pour conclure, si dans les premières pages cette lecture peut paraître complexe par le nom des personnages, les coutumes etc… elle devient de plus en plus intéressante et compréhensible au fil des pages et, la plume de l’autrice aide beaucoup car elle est très belle et va à l’essentiel.

Princesse Bari – HWANG Sok-yong

Princesse Bari conte l’histoire d’une jeune fille, frêle et courageuse, qui fuit la Corée du Nord à la fin des années 1990, se réfugie un moment en Chine avant de traverser l’océan à fond de cale d’un cargo et de débarquer dans un Londres clandestin où se côtoient toutes les langues et religions.
A Londres, Bari gagne sa vie comme masseuse, mais elle ne soigne pas seulement les corps, elle console aussi les âmes.
Car Bari a hérité de sa grand-mère des dons de voyance qui lui permettent de voyager dans les rêves et de lire les cauchemars dont souffrent les autres.
Ce roman habité par l’âme d’une jeune fille affrontant seule, avec confiance et obstination, de terribles épreuves, puise aux sources anciennes du chamanisme coréen : il transfigure une très ancienne légende où une princesse abandonnée va chercher à l’autre bout du Inonde l’eau de la vie qui permettra aux âmes des morts de connaître enfin l’apaisement.
« Princesse Bari est un livre sur la migration et l’harmonie, dit Hwang Sok-yong. Si quelqu’un me demandait à quoi ce monde ressemble, je dirais qu’il est comme un groupe d’oiseaux s’élevant en tournoyant dans les airs, et j’espère que mon écriture va leur permettre de se poser à nouveau. »

Editions Philippe Picquier 2013 – 250 pages

Mon avis : A travers le destin de Bari, l’auteur nous raconte, entre autres, la douleur en Corée du Nord, notamment l’époque de la grande famine qui a sévit durant les années 1994-1998.
On plonge également dans l’exil où là Bari va se retrouver à Londres mais pour se faire, elle traverse parmi tant d’autres l’océan, tous sont parqués dans des containers en bateau, où ils seront par les passeurs maltraités et pour aussi les femmes violées. Alors que certaines d’entre elles seront livrées à des réseaux de prostitution afin de rembourser le prix du passage. Bari, quant à elle, deviendra masseuse à Londres. Là-bas, elle rencontrera des personnes de religions différentes et connaîtra alors la solidarité, l’amitié et l’amour. Mais, on lui apprendra aussi le sort qui est réservé aux clandestins et aussi la confusion dans laquelle on plonge les musulmans car après, les attentats du 11 septembre, on ne fait plus de différence entre les musulmans et les terroristes.
Ainsi, nous suivons Bari, cette jeune femme forte et courageuse, qui grâce à son don surmonte des tragédies car elle peut communiquer en rêve avec sa grand-mère et son chien qui lui apportent alors du soutien et de l’espoir.
Vers la fin, bien que je l’ai vu venir, un des drames que Bari devra à nouveau surmonter m’a tout de même beaucoup ému, je ne peux vous le dévoiler car c’est le pire qu’elle devra endurer.
Bien que le récit soit dans l’ensemble émouvant, il est dédramatisé par le don de Bari qui apporte une petite touche de fantastique et donne l’impression alors de lire à des moments un conte.
Pour conclure, c’est un très beau roman qui aborde des sujets malheureusement encore bien actuels.

« Chaque fois que les circonstances m’ont amenée à parler, avec les uns ou les autres, des pays que nous avons quittés, nous avons fini par évoquer la guerre, la famine, la maladie, le pouvoir détenu par les militaires violents et redoutables. Partout dans le monde, aujourd’hui encore, des gens meurent parce qu’ils ont tenté de passer une frontière à la recherche de conditions de vie meilleures. »


Ils en parlent aussi :
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Le jardin – Hye-Young Pyun

Ogui, paralysé et défiguré après un accident de voiture ayant causé la mort de sa femme, se retrouve enfermé chez lui sous la tutelle d’une belle-mère étrange. Cette dernière, une veuve respectable, le néglige peu à peu, le laissant affronter seul sa rééducation et le deuil de son épouse. Plus étrange encore, elle s’obstine à creuser un immense trou dans le jardin entretenu autrefois par sa fille. Afin, dit-elle, de terminer ce qu’elle avait commencé.

Editions Payot et Rivages 2019 – 154 pages

Mon avis : « Le jardin » est un très bon roman noir où la tension monte de plus en plus. Au début, la belle-mère d’Ogui s’occupe de lui pour ensuite le délaisser petit à petit et allant jusqu’à planter plantes et arbres devant la fenêtre de la chambre de son gendre ainsi, il est plongé dans l’obscurité totale.
Ogui comprend assez vite qu’il est en danger et ne pouvant ni s’exprimer, ni bouger, il va tout de même tenter de fuir la maison.
Ce qui m’a plu aussi dans ce roman ce sont les souvenirs de la vie d’Ogui avec sa femme car on apprend davantage sur lui, son passé et son caractère. D’ailleurs, sa femme était bien étrange aussi. Ogui m’a donc beaucoup touché dès le début, et il m’a fait de la peine.
Pour conclure, ce roman coréen est une belle découverte qui sort de l’ordinaire aussi bien par la manière dont il est écrit mais aussi par l’intrigue.

« Il aurait dû davantage s’intéresser à elle. Mais ce ne fut que plus tard, alors qu’il se trouvait dans la voiture pour leur dernier voyage, qu’il le regretta. Leur relation s’était tellement distendue qu’elle ne pouvait s’adresser à lui autrement, mais il ne s’en rendit compte que trop tard. On s’aperçoit toujours trop tard de ce qui ne va pas. »

On en parle aussi chez :
Mot-à-Mots

La petite balle lancée par un nain – Cho Sehui

Expulsée de son taudis, une famille de Seoul lutte pour survivre. Le père – un nain – bascule peu à peu dans la démence. Les fils cherchent en vain du travail, la sœur cadette se sacrifie pour récupérer le droit à un logement…
Mêlant les voix des trois enfants, évitant le piège du misérabilisme, Cho Sehui dépeint avec force et pudeur la déchéance de ces exclus. D’une écriture saisissante de vérité, son récit nous projette au cœur d’une Corée du Sud asphyxiée par son miracle économique, où la folie devient l’emblème d’un univers empreint de désespoir.

Editions Actes Sud 1991 – 89 pages

Mon avis : La quatrième de couverture me laissait présager un récit touchant malheureusement, je suis passée totalement à côté de cette lecture. La plume de l’auteur a été trop particulière pour moi et donc l’histoire m’a paru complexe à comprendre. D’autant plus que je n’ai pas ressenti la moindre émotion au fil des pages.
Certes, on comprend la difficulté de la survie de cette famille et celle de trouver un travail pour les fils mais, les passages démontrant la démence du père sont pour ma part un peu trop « tordus ».
Bref, des sujets sur la Corée qui auraient pu être intéressant quand on lit le résumé mais dont je trouve qu’ils ont été mal traité. J’ai trouvé que cela partait un peu trop dans tous les sens, on dirait aussi que dès fois passé et présent se mélangent et les dialogues m’ont dérouté : ne sachant pas parfois qui parlait.
Pour conclure, ce court roman a été une déception mais cela reste que mon avis, peut-être qu’il ravira un autre lecteur qui comprendra l’histoire.

« Diriger, c’est donner du travail aux gens, leur fournir les moyens d’accepter leur civilisation, et faire en sorte que leur vie ait un sens, de peur qu’ils n’errent sans but dans un monde vide et désert. »

Ma vie palpitante – KIM Ae-ran

Mes parents avaient seize ans quand ils m’ont eu. J’ai eu seize ans cette année.
Je ne sais pas si je vivrai jusqu’à mes dix-huit ans. Je ne suis sûr que d’une chose : il me reste peu de temps.
Pendant que les autres enfants grandissent, moi, je vieillis. Pour moi, chaque heure compte comme un jour. Chaque mois, comme une année. Aujourd’hui, je suis plus vieux que mon père.
Seize ans est-il un bon âge pour avoir un enfant ? Trente-deux ans est-il un bon âge pour le perdre ? Ceci est l’histoire de très jeunes parents et de leur très vieil enfant.

Editions Philippe Picquier 2014 – 287 pages

Mon avis : Le narrateur Areum est atteint de progéria, maladie génétique qui se caractérise par un vieillissement accéléré dès l’enfance.
Ainsi, il nous raconte son quotidien avec ses passions, sa relation avec ses parents et avec ses amis Le Vieux Jang et Yi Seo-ha. Il nous offre des discussions touchantes mais toujours avec un brin d’humour.
Il nous parle également de ses parents qui l’ont eu très jeunes et la difficulté que cela a été pour eux de changer de vie car ils étaient encore que des adolescents et donc ont dû mettre fin à leurs études et aussi faire face à l’éloignement de leurs amis car leur vie changeait.
Ainsi, dès les premières pages, j’ai adoré la plume de l’autrice car bien qu’elle soit émouvante, il en ressort à travers Areum, un peu d’humour et surtout une belle leçon de vie. Evidemment, on apprend un peu plus sur la progéria et son évolution, ce qui est intéressant car bien que ce soit une maladie rare, on en entend que très rarement parlé.
Pour conclure, ce roman est un gros coup de cœur tant j’ai apprécié Areum qui se livre à nous, comme si que l’on était proche de lui et, ses échanges avec Le Vieux Jang m’ont fait sourire plus d’une fois. Bref, ce livre est une très très belle découverte que je vous encourage de lire.

« On dit que toutes choses a ses bons côtés. »

« Les réponses que l’on cherche se trouvent parfois là où l’on s’y attend le moins. Un problème peut aussi avoir plusieurs réponses. »

« – Il m’arrive de penser que quand mon père sera vieux, il me ressemblera. Je n’ai qu’à me regarder dans une glace et je le vois tel qu’il sera plus tard.
– Il sera peut-être différent.
– Pourquoi ?
– Parce que l’âge n’est pas le seul à faire vieillir le corps. Il y a aussi l’esprit qui change. »