Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer

L’amie prodigieuse T3 : Celle qui fuit et celle qui reste – Elena Ferrante

« Nous vivons une époque décisive, tout est en train d’exploser. Participe, impose ta présence ! »
Alors que les événements de 1968 s’annoncent, que les mouvements féministes et protestataires s’organisent, Elena, diplômée de l’Ecole normale supérieure de Pise, se retrouve au premier rang. Elle vient de publier un roman inspiré de ses amours de jeunesse qui rencontre un certain succès tout en faisant scandale. Lila, elle, a quitté son mari Stefano et travaille dur dans une usine où elle subit le harcèlement des hommes et découvre les débuts de la lutte prolétaire. Pour les deux jeunes femmes, comme pour l’Italie, c’est le début d’une période de grands bouleversements.

Editions Folio 2018 – 544 pages

Mon avis : Dans ce troisième tome, Lila et Elena approchent la trentaine et se voient très peu mais elles restent toujours en contact. Parfois, leurs échanges sont assez destructeurs. Il faut dire qu’à présent, Lila et Elena évoluent toutes deux dans des milieux différents. Lila est toujours à Naples avec Enzo tandis que Elena vit à Florence avec son mari Pietro dont leur avenir est destiné à être brillant.
On peut se dire que le destin d’Elena est tout tracé mais non, une rencontre va bouleverser sa vie de famille. Ainsi, j’avais toujours trouvé Elena peu confiante en elle bien que je l’aime bien, j’ai trouvé là qu’elle avait tout de même gagné en assurance et donc Lila a moins d’influence sur elle ce qui est une bonne chose, je trouve.
Dans ce tome, ce qu’il y a aussi d’intéressant ce sont les événements de 1968 surtout à Naples, où là-bas c’est plus violent entre les différents partis. Par contre, dans la moitié du livre, il y a un passage que j’ai trouvé un peu longuet sur ce sujet car il m’a un peu perdu puisque je n’ai pas de connaissance sur ces mouvements en Italie.
Sinon, il y a beaucoup de sentiments qui se dégagent aussi dans ce volume et toujours décrit par l’autrice avec une certaine sensibilité qui me touche. J’ai de plus en plus l’impression de connaître et de vivre aux côtés des protagonistes, tant je les comprends dans leurs réactions et ressens leurs émotions.
Quant à la fin, elle est pour moi émouvante, inévitable et donne très envie de découvrir la suite.

« Tout ce qui arrive nourrit notre imagination et nous aide à créer. »

« Quand on veut vraiment, on le trouve, le temps ! »

« Il ne faudrait pas faire les choses juste parce qu’elles se font. »

« Dans les contes ont fait comme on veut, dans la réalité on fait comme on peut. »

« On demande leur avis aux personnes qui ont la compétence pour le donner. »

L’amie prodigieuse T2 : le nouveau nom – Elena Ferrante

« Si rien ne pouvait nous sauver, ni l’argent, ni le corps d’un homme, ni même les études, autant tout détruire immédiatement. »
Le soir de son mariage, Lila, seize ans, comprend que son mari Stefano l’a trahie en s’associant aux frères Solara, les camorristes qu’elle déteste. De son côté, Elena, la narratrice, poursuit ses études au lycée. Quand l’été arrive, les deux amies partent pour Ischia. L’air de la mer doit aider Lila à prendre des forces afin de donner un fils à Stefano.

Editions Folio 2017 – 623 pages

Mon avis : J’avais bien aimé le premier tome c’est pour cela que je m’étais précipitée pour me procurer ce second tome et le lire. Que dire ? à part que j’ai été heureuse de retrouver tout ces protagonistes dans cette suite. Je me suis davantage sentie proche d’eux, j’ai eu l’impression aussi d’être spectatrice de leurs moments, surtout durant leurs vacances à Ischia. J’ai eu également cette sensation que l’on me racontait la vie de personnes qui me sont proches tellement que la plume de l’autrice est remarquable.
Ce qui m’a plu également dans ce deuxième tome c’est qu’il y a davantage de situations inattendues, notamment dans la vie de Lila, ce qu’elle vit avec Stefano est certes dur mais, je me suis dis qu’en même temps elle l’a un peu cherché dans un certain sens. Lila est pour moi une jeune femme qui ne sait pas ce qu’elle veut réellement ou bien quand elle désire quelque chose cela n’est que passager.
Elena, la narratrice, est quant à elle plus déterminée dans ses choix bien que, côté sentimental ça n’a pas l’air d’être bien évident pour elle.
Vraiment cette suite m’a conquise, j’ai dévoré ce livre de plus de six-cent pages, il m’a transporté avec plaisir dans le quotidien de ces personnages que j’ai très envie de retrouver dans les tomes suivants.

« Des mots : avec des mots on fait et on défait comme on veut. »

« Si on n’a pas une solide connaissance des problèmes et si on ne trouve pas de solutions à temps, il est normal que des conflits éclatent. Mais ce n’est pas la faute de ceux qui se rebellent, c’est la faute de ceux qui ne savent pas gouverner. »

« Un rien peut suffire à changer la vie du tout au tout. »

« Parfois, nous nous servons d’expressions absurdes et affichons des poses ridicules afin de dissimuler des sentiments pourtant simples. »

« Oh oui, il vaut mieux se résigner à être ce que l’on est, et que chacun suive son chemin ! »

Si c’est un homme – Primo Levi

« On est volontiers persuadé d’avoir lu beaucoup de choses à propos de l’holocauste, on est convaincu d’en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l’accumulation, on a envie de crier grâce.
C’est ce que l’on n’a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l’état du malheur. Peu l’ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l’air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n’est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n’est que futilité. » Angelo Rinaldi.

Editions Pocket 2004 – 272 pages

Mon avis : Cela faisait un moment que je voulais lire ce livre, j’attendais juste le bon moment pour le découvrir car ça reste un livre assez dur et qu’il faut néanmoins prendre le temps de lire.
Ici, pas de message, de ressenti de haine envers l’ennemi, Levi nous raconte le quotidien au Lager (camp de travail), les choses terribles que lui et ses camarades doivent endurer, ainsi on se rend compte à quel point les conditions sont difficiles. En période hivernale, c’est encore pire avec le froid qui les assaille et donc, ils doivent penser aux moindres détails pour tenter de rester en vie.
Bien que j’avais quelques connaissances sur l’holocauste, je n’avais jamais pensé à ce que ces hommes devenus esclaves enduraient, c’est juste horrible. Comme le dit l’auteur, la plupart d’entre eux ne pensent même plus, ils n’ont tellement plus d’espoir de sortir du Lager, qu’ils obéissent et travaillent chaque jour comme on leur ordonne sans réfléchir à l’avenir.
Ce livre, nous apprend beaucoup de choses, sur la manière dont ils sont habillés, leur repas, leur travail mais aussi, le système de la Bourse et le trafic avec les civils dont je n’ai pas très bien saisi et qui a été un passage un peu complexe pour moi à suivre.
Bref, s’il y a un livre à lire sur l’holocauste c’est bien celui-ci, d’ailleurs c’est pour cela qu’il a été étudié dans des lycées et en plus, à la fin dans cette édition, l’auteur nous partage les questions qui lui sont souvent posées auxquelles il y répond : j’ai trouvé cela très intéressant.
Pour conclure, c’est un récit marquant que l’on ne peut pas oublier !


« Nous découvrons tous tôt ou tard dans la vie que le bonheur parfais n’existe pas, mais bien peu sont ceux qui s’arrêtent à cette considération inverse qu’il n’y a pas non plus de malheur absolu. »

« Qu’on imagine maintenant un homme privé non seulement des êtres qu’il aime, mais de sa maison, de ses habitudes, de ses vêtements, de tout enfin, littéralement de tout ce qu’il possède : ce sera un homme vide, réduit à la souffrance et au besoin, dénué de tout discernement, oublieux de toute dignité : car il n’est pas rare quand on a tout perdu, de se perdre soi-même ; ce sera un homme dont on pourra décider de la vie ou de la mort le cœur léger, sans aucune considération d’ordre humain, si ce n’est, tout au plus, le critère d’utilité. On comprendra alors le double sens du terme « camp d’extermination » et ce que nous entendons par l’expression « toucher le fond » ».

« …puisque même ici il est possible de survivre, nous devons vouloir survivre, pour raconter, pour témoigner ; et pour vivre, il est important de sauver au moins l’ossature, la charpente, la forme de la civilisation. »

« Nous sommes des esclaves, certes, privés de tout droit, en butte à toutes les humiliations, voués à une mort presque certaine, mais il nous reste encore une ressource et nous devons la défendre avec acharnement parce que c’est la dernière : refuser notre consentement. »

« La conviction que la vie a un but est profondément ancrée dans chaque fibre de l’homme, elle tient à la nature humaine. »

« C’est curieux comme, d’une manière ou d’une autre, on a toujours l’impression qu’on a de la chance, qu’une circonstance quelconque, un petit rien parfois, nous empêche de nous laisser aller au désespoir et nous permet de vivre. »

On en parle aussi chez :
Marinette

L’amie prodigieuse T1 : enfance, adolescence – Elena Ferrante

« Je ne suis pas nostalgique de notre enfance : elle était pleine de violence. C’était la vie, un point c’est tout : et nous grandissons avec l’obligation de la rendre difficile aux autres avant que les autres ne nous la rendent difficile. »
Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila abandonne l’école pour travailler dans l’échoppe de cordonnier de son père. Elena, soutenue par son institutrice, ira au collège puis au lycée. Les chemins des deux amies se croisent et s’éloignent, avec pour toile de fond une Naples sombre, en ébullition.

Editions Folio 2017 – 429 pages

Mon avis : Cela faisait un moment que je voulais lire ce livre suite à de nombreux avis positifs que j’ai lu à son sujet : c’est donc chose faite !
En plus d’avoir apprécié la plume de l’autrice, j’ai beaucoup aimé suivre la narratrice Elena dans ce quartier pauvre de Naples. J’ai aimé suivre son évolution et surtout son amitié avec Lila qui je trouve est hors du commun car, elle « dépend » de cette dernière ce qui m’a un peu agacé à des moments puisque je me disais qu’elle n’avait rien à envier à Lila mais en fait, ça m’a rendu Elena davantage attachante. Elle m’a également fait de la peine quand elle se comparait physiquement à son amie. Bref, de cette amitié, Elena se sous-estime beaucoup je trouve.
L’autrice a tellement réussi à me plonger dans ce quartier de Naples, où tous se connaissent avec ses défauts, ses qualités mais aussi ses violences, que je me suis représentée chacun d’entre eux comme si j’habitais moi aussi dans ce quartier aux côtés d’Elena en tant que spectatrice du monde qui l’entoure.
Bien que certains comportements d’Elena et de Lila m’ont déplu à des moments, il faut dire que ça dépeint bien à leur évolution d’enfance à l’adolescence et surtout, dans un quartier pauvre où cela n’est pas facile au quotidien de suivre une bonne conduite et d’être indépendant.
Ainsi, moi qui n’avais aucune connaissance sur l’Italie et notamment ici sur la pauvreté de ce quartier de Naples dans les années cinquante, je me rends compte à quel point il est difficile pour ses habitants de joindre les deux bouts et donc, de pouvoir mettre leurs enfants à l’école car les livres scolaires coûtent chers entre autres. L’école est pour les enfants dont la famille a réussi leur vie car en général, ils finissent par travailler dans la boutique de leurs parents. Ces derniers veulent également que leur progéniture prenne un bon parti pour le mariage, ce qui apporterait une certaine richesse et un prestige à leur nom. D’ailleurs, j’ai trouvé que beaucoup d’entre eux misaient sur l’apparence et l’étalage de leur richesse quand ils le peuvent.
Pour finir, plus j’avançais dans cette lecture et plus j’ai accroché à l’histoire au point d’avoir du mal à lâcher le livre. Dommage que la fin m’a laissé sur ma faim mais, cela me donne envie de me procurer la suite, en espérant que ce soit aussi bien.

« Sans amour, non seulement la vie des personnes est plus pauvre, mais aussi celle des villes. »

La goûteuse d’Hitler – Rosella Postorini

1943. Reclus dans son quartier général en Prusse orientale, terrorisé à l’idée que l’on attente à sa vie, Hitler a fait recruter des goûteuses. Parmi elles, Rosa.
Quand les S.S. lui ordonnent de porter une cuillerée à sa bouche, Rosa s’exécute, la peur au ventre : chaque bouchée est peut-être la dernière. Mais elle doit affronter une autre guerre entre les murs de ce réfectoire : considérée comme « l’étrangère », Rosa, qui vient de Berlin, est en butte à l’hostilité de ses compagnes, dont Elfriede, personnalité aussi charismatique qu’autoritaire.
Pourtant, la réalité est la même pour toutes : consentir à leur rôle, c’est à la fois vouloir survivre et accepter l’idée de mourir.
Couronné en Italie par le prestigieux prix Campiello, ce roman saisissant est inspiré de l’histoire vraie de Margot Wölk. Rosella Postorino signe un texte envoûtant qui, en explorant l’ambiguïté des relations, interroge ce que signifie être et rester humain.

Editions Albin Michel 2019 – 384 pages

Je vous fais partager ci-dessous la note de l’autrice que l’on retrouve à la fin du livre qui explique pourquoi elle a écrit ce roman :


« En septembre 2014, j’ai lu dans un journal italien un entrefilet sur Margot Wölk, la dernière goûteuse d’Hitler encore en vie. Frau Wölk avait toujours gardé le silence sur son expérience, mais à quatre-vingt-seize ans, elle avait décidé de la rendre publique. J’eus immédiatement envie de faire des recherches sur elle et son histoire. Quand je réussis à trouver son adresse à Berlin quelques mois plus tard, dans l’intention de lui envoyer une lettre pour solliciter une rencontre, j’appris qu’elle venait de mourir. Je ne pourrais jamais lui parler, ni raconter ce qu’elle avait vécu. Mais je pouvais tenter de découvrir pourquoi elle m’avait autant frappée. C’est ainsi que j’ai écrit ce roman. »


Mon avis : Avant de me plonger dans cette lecture, je ne pensais pas à ce qu’Hitler avait des goûteuses, même si cela est logique comme pour de nombreux dirigeants. Dans ce livre on apprend beaucoup de choses à travers Rosa, la narratrice et l’héroïne de ce livre, ainsi on découvre avec stupeur leur quotidien dans la caserne du Führer et leur courage surtout de goûter des plats au risque de mourir.
C’est aussi une époque de tristesse, d’éloignement envers les siens comme Rosa qui n’a pas de nouvelles de son mari Gregor parti au front c’est ainsi, qu’au fil du temps, une liaison « dangereuse » va naître entre elle et un lieutenant d’Hitler. Par leur histoire, l’autrice démontre que malgré le parti de chacun, il y a toujours un être humain derrière le paraître et que l’amour peut être plus fort que tout.
« La goûteuse d’Hitler » est un roman puissant, qui nous touche et dans lequel je me suis beaucoup attachée à Rosa et la plume de l’autrice y est également pour beaucoup. Il fait partie de ces livres dont je ne suis pas prête d’oublier tant l’histoire est prenante et aussi intéressante.
Pour conclure, c’est un roman coup de cœur dont je comprends maintenant son succès et donc, je ne peux que vous encourager à le lire.

« C’est une chose de recevoir un cadeau, c’en est une autre de le réclamer. »

« On peut cesser d’exister alors qu’on vit encore. »

« La faiblesse réveille le sentiment de culpabilité chez celui qui la reconnaît et je le savais. »

« Il est plus facile de se soumettre que de dominer. »

« Souvent un secret partagé sépare au lieu d’unir. »

« Les choses ne sont presque jamais comme elles semblent… Ça vaut aussi pour les gens. »


Ils en parlent :
Entre les pages, Krol