Si c’est un homme – Primo Levi

« On est volontiers persuadé d’avoir lu beaucoup de choses à propos de l’holocauste, on est convaincu d’en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l’accumulation, on a envie de crier grâce.
C’est ce que l’on n’a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l’état du malheur. Peu l’ont prouvé aussi bien que Levi, qui a l’air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n’est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n’est que futilité. » Angelo Rinaldi.

Editions Pocket 2004 – 272 pages

Mon avis : Cela faisait un moment que je voulais lire ce livre, j’attendais juste le bon moment pour le découvrir car ça reste un livre assez dur et qu’il faut néanmoins prendre le temps de lire.
Ici, pas de message, de ressenti de haine envers l’ennemi, Levi nous raconte le quotidien au Lager (camp de travail), les choses terribles que lui et ses camarades doivent endurer, ainsi on se rend compte à quel point les conditions sont difficiles. En période hivernale, c’est encore pire avec le froid qui les assaille et donc, ils doivent penser aux moindres détails pour tenter de rester en vie.
Bien que j’avais quelques connaissances sur l’holocauste, je n’avais jamais pensé à ce que ces hommes devenus esclaves enduraient, c’est juste horrible. Comme le dit l’auteur, la plupart d’entre eux ne pensent même plus, ils n’ont tellement plus d’espoir de sortir du Lager, qu’ils obéissent et travaillent chaque jour comme on leur ordonne sans réfléchir à l’avenir.
Ce livre, nous apprend beaucoup de choses, sur la manière dont ils sont habillés, leur repas, leur travail mais aussi, le système de la Bourse et le trafic avec les civils dont je n’ai pas très bien saisi et qui a été un passage un peu complexe pour moi à suivre.
Bref, s’il y a un livre à lire sur l’holocauste c’est bien celui-ci, d’ailleurs c’est pour cela qu’il a été étudié dans des lycées et en plus, à la fin dans cette édition, l’auteur nous partage les questions qui lui sont souvent posées auxquelles il y répond : j’ai trouvé cela très intéressant.
Pour conclure, c’est un récit marquant que l’on ne peut pas oublier !


« Nous découvrons tous tôt ou tard dans la vie que le bonheur parfais n’existe pas, mais bien peu sont ceux qui s’arrêtent à cette considération inverse qu’il n’y a pas non plus de malheur absolu. »

« Qu’on imagine maintenant un homme privé non seulement des êtres qu’il aime, mais de sa maison, de ses habitudes, de ses vêtements, de tout enfin, littéralement de tout ce qu’il possède : ce sera un homme vide, réduit à la souffrance et au besoin, dénué de tout discernement, oublieux de toute dignité : car il n’est pas rare quand on a tout perdu, de se perdre soi-même ; ce sera un homme dont on pourra décider de la vie ou de la mort le cœur léger, sans aucune considération d’ordre humain, si ce n’est, tout au plus, le critère d’utilité. On comprendra alors le double sens du terme « camp d’extermination » et ce que nous entendons par l’expression « toucher le fond » ».

« …puisque même ici il est possible de survivre, nous devons vouloir survivre, pour raconter, pour témoigner ; et pour vivre, il est important de sauver au moins l’ossature, la charpente, la forme de la civilisation. »

« Nous sommes des esclaves, certes, privés de tout droit, en butte à toutes les humiliations, voués à une mort presque certaine, mais il nous reste encore une ressource et nous devons la défendre avec acharnement parce que c’est la dernière : refuser notre consentement. »

« La conviction que la vie a un but est profondément ancrée dans chaque fibre de l’homme, elle tient à la nature humaine. »

« C’est curieux comme, d’une manière ou d’une autre, on a toujours l’impression qu’on a de la chance, qu’une circonstance quelconque, un petit rien parfois, nous empêche de nous laisser aller au désespoir et nous permet de vivre. »

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Marinette

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