La mélopée de l’ail paradisiaque – Mo Yan

Gao Ma est une jeune paysan déterminé. Il veut épouser Jinju coûte que coûte. Ni le mariage arrangé qui promet Jinju à un autre, ni la police corrompue, ni les traditions féodales qui pèsent encore sur les habitants de la province de Shandong ne pourront l’arrêter. Encore moins les coups qui s’abattent sans relâche sur sa tête. Bravant tous les interdits, Gao Ma décide d’enlever sa belle.

Editions Point 2008 – 425 pages

Mon avis : En me lançant dans cette lecture, je m’attendais à suivre que l’histoire entre Gao Ma et Jinju comme cela est décrit par la quatrième de couverture. En fait, en parallèle, on suit également Gao Yang qui a pour point commun avec Gao Ma d’être aussi paysan et d’avoir été arrêté par les Représentants du gouvernement. Car ce roman nous apprend beaucoup sur le travail des paysans et plus particulièrement sur la culture de l’ail et, comment le gouvernement s’enrichit sur le dos des agriculteurs. Alors que les hampes d’ail sont censés rapporter au paysan une certaine somme d’argent, ils ne perçoivent quasi rien à cause des nombreuses taxes. C’est donc par une rébellion générale que Gao Ma et Gao Yang entre autres, vont être prisonniers.
C’est un roman qui demande une certaine concentration puisque à chaque chapitres, on change de personnages et on bascule de son moment présent à son passé. Ainsi, une fois que je me suis habituée à sa construction, j’ai de plus en plus apprécié l’histoire même si, il y a quelques petits passages que j’ai trouvé un peu « dégue », il y en a quand même d’autres qui sont assez drôles voir parfois loufoques.
Pour conclure, c’est un roman qui sort totalement de l’ordinaire avant tout par l’écriture de l’auteur et, il faut savoir aussi que ce dernier est né dans une famille de paysans pauvres de là aussi tout l’aspect intéressant qui en ressort dans ce livre.

« L’être humain est capable de supporter toutes les souffrances ! »

« Quand je la rencontre seule, elle passe comme l’éclair en baissant la tête, mais j’ai le temps d’entrevoir ses yeux pleins de larmes. J’en ai l’estomac et le cœur serrés, j’en souffre de tout mon corps… »

« Sachez bien que le Ciel ne nous abandonne jamais. Si votre détermination, à Jinju et à vous, est inébranlable, personne ne pourra vous empêcher de vous aimer. »

« Ces gens-là trouvent facilement de l’argent, tandis que ceux qui grattent leur croûte dans les champs sont éternellement pauvres ! »

« Il recommença à manger à grosses bouchées.
Lâcha un autre pet sonore.
Elle se mit à rire, sans savoir pourquoi.
Gao Ma devint tout rouge et s’excusa, un peu gêné : « Que veux-tu, c’est l’habitude d’être seul, ne te moque pas ! »
Elle lui pardonna sur-le-champ et dit comme on parle à un enfant : « Mais c’est tout à fait normal de péter quand on mange des céréales ! »
– Et les femmes, demanda Gao Ma, ça leur arrive aussi ? Je ne peux pas m’imaginer cela d’une fille élégante comme toi !
– Mais je suis un être humain, moi aussi ! dit-elle. »

« Si un fonctionnaire n’agit pas dans l’intérêt du peuple, qu’il rentre chez lui planter ses choux ! »

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